A seulement 24 ans, l’Américaine impose définitivement sa pop indie, rétro et langoureuse.
Dès ses débuts, au milieu des années 2010, le gratin pop et rock s’était extasié, de Courtney Love à Cameron Avery en passant par Miles Kane. Avait suivi la pop folky et vintage de Belladonna of Sadness (2017), coproduit par James Ford et Alex Turner, qui avait endossé le rôle de mentor avec un plaisir non dissimulé. Mais pour ce second album, Alexandra Savior a préféré jouer la carte de l’indépendance, exister par elle-même sans de bonnes étoiles pour la guider. Ou presque : elle a fait appel au producteur Sam Cohen (ancien membre d’Apollo Sunshine ou Yellow Birds), avec lequel elle a expérimenté multitude d’instruments et enregistré à Brooklyn The Archer.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Douces mélodies et arrangements baroques
Ses dix pistes brillent de la même veine nostalgique que Belladonna of Sadness, déjà inspiré par l’âge d’or du cinéma hollywoodien. Elle qui a commencé par la peinture sait que la musique doit également être visuelle, attractive, voire sensuelle. Sombre aussi, quand il le faut. Le sourire n’est pas une obligation… On pense à Nancy Sinatra, Lana Del Rey, Nico, Ennio Morricone, même si les lectures de la jeune femme l’ont beaucoup inspirée, de Joan Didion à Sylvia Plath.
Le point de départ musical de The Archer : le voluptueux Howl. Il a fait comprendre à la chanteuse qu’elle était capable de se livrer : “Il m’a fallu beaucoup de temps pour abandonner l’idée d’un morceau qui soit absolument authentique ou réussi. J’ai trouvé une force personnelle dans ces nouvelles chansons parce qu’elles sont des reflets intuitifs d’expériences qui m’ont fait me sentir impuissante par le passé. D’ailleurs, j’ai écrit le titre The Archer vers la fin d’une relation éprouvante, avec l’impression qu’elle représentait la confusion de la violence émotionnelle…”
Des ressentis chaotiques contrastant avec la douceur des mélodies et le baroque des arrangements, mais en adéquation avec son état d’esprit : “Je veux être considérée comme égale à mes pairs masculins. Ça a été un processus long et difficile d’apprendre à faire confiance à mon instinct et à ne pas me laisser manipuler. Avec The Archer, j’ai appris à défendre ma position sur le plan artistique.” Et ça s’entend.
The Archer 30th Century Records/Proper
{"type":"Banniere-Basse"}