Sa basse en bandoulière, le prince de la French Touch revient à ses premières amours et signe un digne retour aux sources avec un nouvel album électro-pop étonnant, à découvrir en images et en musique.
En 1999, grâce à You, My Baby And I, Alex Gopher devenait le héros de l’electro française. Huit ans après, c’est dans une veine plus rock qu’il revient, un troisième bébé transgénique sous le bras. Mais n’allez pas croire que le roi de la French Touch n’a pas su se garantir une place au soleil. Avec son nouvel album éponyme, Gopher vise juste et débarque au beau milieu d’une pop rythmée et dansante flirtant dangereusement avec la froideur calculée de New Order. Une boucle admirablement bien bouclée.
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En 1985, Alex Gopher forme le groupe Orange avec ses potes de lycée. Mais ce qui, pour la plupart des ados de l’époque, ne conduisait qu’à une bonne partie de rigolade et à quelques soirées trop alcoolisées, devient pour Gopher et ses trois camarades -Nicolas Godin et Jean-Benoît Dunckel, couple fondateur de Air, et Xavier Jameaux, futur papa de Bang Bang et de Ollano- un véritable tremplin.
Orange disloqué, Alex Gopher poursuit sa route entouré de nouveaux compagnons, Etienne de Crecy et Pierre-Michel Levallois, avec qui il fonde le label Solid. Et effectivement, Gopher fait dans le solide. Après quelques EP, le versaillais explose et devient l’un des maîtres incontestés de la French Touch, si chère aux critiques de l’époque. Un parcours sans faute.
Aujourd’hui, le génie de l’électro française change de cap, ou plutôt, remonte le temps pour revenir à la période bénie d’Orange et des premières écoutes embrumées de Talking Heads, New Order -révélation absolue pour Gopher- et autres Smith. Après avoir passé des années à faire chanter les autres -on se souvient tous de sa résurrection miraculeuse de Billie Holiday sur The Child-, Alex Gopher franchit enfin le pas de l’interprétation. C’est décidé, son prochain album sera 100% Gopher ou ne sera pas.
Le discret bricoleur des années 90 se met aussi, pour l’occasion, à la composition en solo, et convoque de vrais musiciens en chair et en os : ses deux complices de Air, comme par hasard. Adieu samples, câbles et arrangements ; en quelques mois, Alex Gopher écrit une quarantaine de mélodies, et pousse le vice jusqu’à aller repêcher le sujet de prédilection des ados, l’amour.
Au final, Gopher sculpte un nouvel opus furieusement new-wave (les références à New Order sont flagrantes), plus pop, bourré de tubes archi-efficaces, de complaintes mélancoliques étranglées (asphyxiantes ?), et surtout incroyablement gigotant. Pas né de la dernière pluie rock’n’roll, le trentenaire a pourtant bien compris qu’embrasser la pop à pleine bouche ne signifiait pas abandonner les dancefloor. Il n’y a qu’à écouter l’irrésistible Brain Leech pour comprendre que Gopher n’a pas fini de faire vibrer les pistes de danse du monde entier.
« J’aime être là où on ne m attend pas. Ca me plaît de surprendre et de choquer » déclare Alex Gopher dans le documentaire filmé peu avant la sortie de son nouvel album. Pari réussi.
Découvrez en vidéo cette interview vidéo et profitez pour écouter le tubesque Brain Leech.
– www.myspace.com/alexgopher
– www.solid.fr
Avec l’aimable autorisation de V2
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