“I was born with the gift of a golden voice ?, ricanait sous pardessus Leonard Cohen sur Tower of Song. A Versailles, Alex Gopher est peut-être né avec une cuillère en (plaqué) argent dans la bouche, mais certainement pas avec une voix en or. Muet sur ses précédents albums ou incarnations (de Wuz à Superdiscount), […]
« I was born with the gift of a golden voice ?, ricanait sous pardessus Leonard Cohen sur Tower of Song. A Versailles, Alex Gopher est peut-être né avec une cuillère en (plaqué) argent dans la bouche, mais certainement pas avec une voix en or. Muet sur ses précédents albums ou incarnations (de Wuz à Superdiscount), il faisait travailler des femmes derrière le micro : Billie Holiday, Catherine Deneuve ou Camille ? générique digne de Gainsbourg. Mais ces manipulations génétiques (faire chanter des mortes, franchement ) et ces dialogues frigides, désincarnés avec son écran d’ordinateur ont fini par lasser Gopher qui, façon Souchon, voulait de la sueur, sinon du cuir. Souvenons-nous : avant cette incarcération en studio individuel, Gopher avait partagé l’ivresse et l’euphorie d’un groupe, s’était nourri de ces échanges entre musiciens qui font des fausses notes, des erreurs ? des accidents sur lesquels peuvent ensuite se construire des chansons glorieusement imprévisibles. Avec les deux Air et Xavier Jamaux (Ollano, Bang Bang ), il est le fondateur d’Orange, groupe sans discographie mais avec légende. Au sein de cette troupe de lycéens glandeurs, Alex Gopher était le fournisseur officiel de new-wave, celui qui ramenait de la boutique New Rose les dernières nouveautés ? The Smiths, Talking Heads, The Cure. C’est lui, aussi, qui se prit le premier la musique électronique en pleines certitudes : Mon premier choc, en musique électronique, ça a été le Blue Monday de New Order. Soudain, j’avais compris qu’on n’avait pas forcément besoin de guitares pour construire un morceau’, nous disait-il il y a huit ans. Chassez le naturel, il revient, le galopin : c’est précisément cette electro-pop maladroite, encore hésitante entre rigueur des machines et fragilité de vrais’ instruments, que ressuscite aujourd’hui Gopher. Avec plusieurs clins d’oeil appuyés à New Order, il se lance dans un trip ouvertement régressif, refusant de laisser aux seuls teenagers l’expertise d’une époque que lui a connue en direct, avec intimité. Du coup, sa voix pâle, anxieuse (empruntant le phrasé de poulet étranglé de David Byrne), trouve sa place dans ces pop-songs electropropulsées, notamment sur un single promis à un grand avenir en 1985 (Brain Leech) ou des roboteries douces-amères qui soigneront à la nostalgie quelques boums pour trentenaires en crise. Ou comment passer de la French Touch au trenchcoat, uniforme officiel de tout fan sérieux de new-wave
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