Enchanteur et dangereux, le nouvel album d’une licorne venue de Nouvelle-Zélande.
On ne sait pas si on rêve en couleur mais c’est certain : on rêve en musique. Et on en entend de belles, comme par exemple un folk doucement toc-toc qui mélangerait en une voix infernale l’excentricité colorée de Joanna Newsom et l’austérité sépia de Hope Sandoval. Bonheur : cette musique-là, contrairement à tant d’autres partitions sublimes effacées par l’aube, continue d’exister au réveil. Elle est signée d’une jeune Néo-Zélandaise dénichée d’abord par le label bien-aimé Flying Nun d’Auckland, puis par les Londoniens de 4AD – et elle rend meilleure la journée qui s’ensuit.
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De Linda Perhacs à Kate Bush, les grands-mères de ces chansons chavirées, enchantées, ne lui ont enseigné ni la sagesse, ni la banalité. Une indocilité rieuse particulièrement frappante
sur Party ou Imagining My Man, qui oscillent sans se prononcer entre gravité et malice, recueillement et ronde de joie. Le jeu est simple, limpide, vierge comme peut l’être la musique néo-zélandaise, délestée du poids lourd des traditions et habitudes.
Simple mais poussé en HD par la production toujours aussi sobre et élargissante de l’Anglais John Parish (PJ Harvey, Sparklehorse), qui agit ici comme une loupe, exacerbant tel trait de génie discret, enrichissant tel arrangement absurde (un chœur dérapant ici, un dépouillement absolu là). Un des bienfaits de ce deuxième album, qui en est riche, s’appelle Horizon. Bien dégagé.
Concert le 12 juillet au Montreux Jazz Festival.
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