Un très beau premier album de folk-songs lumineuses par une toute jeune Anglaise.
Plus discrète qu’Adele et plus sage que Kate Nash ou Lily Allen, Laura Marling pourrait être la vraie révélation féminine anglaise de l’année : le fantôme qu’elle réveille aujourd’hui du haut de ses 17 ans avec son album Alas I Can Not Swim est sacré et porte le nom de Judee Sill.
Un seul morceau, Failure, suffit ainsi à comprendre le lien noble qui unit la demoiselle à l’immense chanteuse folk américaine, dont on en profite pour rappeler ici le talent. Laura Marling chante avec la même grâce, la même hauteur dans la voix et fait faire des cabrioles à ses mélodies. Souvent, elle parle d’amour et drape ses comptines dans des étoffes raffinées (on saluera notamment la splendide orchestration de Crawled Out Of The Sea qui aurait pu émaner du dernier album de Beirut ou d’un vieux Belle and Sebastian).
Laura Marling, que les esprits les plus alertes auront déjà remarquée aux côtés de Noah and The Whyle et des Rakes (la demoiselle faisait une brève apparition sur le deuxième album de groupe) est un peu une version girl next door de Mariee Sioux, la bonne copine du folk qui emprunte au genre tout ce qu’il a de bon (textes personnels, mélancolie douce, simplicité de l’ensemble final) sans emmener pour autant la spiritualité ou le mysticisme un peu lourd qui souvent l’accompagnent. De The Captain and The Hourglass à Your Only Doll (Dora) et sa conclusion faite de véritables chants d’oiseaux, Alas I Cannot Swim est un splendide recueil de chansons folk qui, malgré son titre, pose Laura Marling comme une nageuse de compétition dans les couloirs et autre artères de nos cœurs.
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