Compte rendu du concert du duo Versaillais, le 19 novembre au Zénith parisien.
Hasard du calendrier, Air fait son Zénith le jour ou Daft Punk publie son mémorable live estival à Bercy. 2007 fut globalement une année faste pour les formations electro françaises. L‘avènement de Justice ajouté au retour en force du duo robotique ont quelque peu éclipsé la parution du quatrième album studio des Versaillais, Pocket Symphony, un disque que l’on qualifiera de transition. C’est donc sans grande conviction que l’on se rend (difficilement) à la Porte de Pantin. Grève des transports oblige, nous manquons la première partie assurée par les charmantes demoiselles d’Au Revoir Simone. Première surprise, le zénith affiche sold out, et ce malgré les grèves.
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Il est 21h20 lorsque les deux membres de Air débarquent sur scène, élégants, tout de blanc vêtu. Ils saluent le public timidement « Merci d’être venu, malgré les grèves » et démarrent leur set en douceur par une succession de petites balades electro pop extraites du dernier album. On le sait, Jean-Benoît Dunckel et Nicolas Godin n’en font pas des tonnes, la scène n’est pas nécessairement leur lieu de prédilection, préférant sans doute l’ambiance studieuse du studio, plus propice à l’expérimentation.
Pour autant, ils sont d’excellents musiciens et le public, connaisseur, ne leur tient pas rigueur du peu d’interactions entre les deux partis. Air préfère s’exprimer par le son, une solution de repli efficace. Un concert de Air s’appréhende telle une progressive montée en puissance rêveuse et inspirée, le duo aime prendre ses marques, s’installer pour convaincre et conquérir. Dans le public, peu de mouvements, quelques hochements de têtes et pas mal de fumée (plutôt épaisse), le Zénith est absorbé par l’univers du groupe. Sur les premières notes Cherry Blossom Girl, un mur d’étoiles s’illumine, le décorum s’épaissit et la féerie s’empare de la salle, idem pour Mer du japon, planant et extatique. Les Versaillais enchaînent logiquement par Kelly Watch The Stars, Nicolas Godin donnant le La, avec sa voix vocoderisée. La playlist intègre l’essentiel de leur dernier effort, totalement remanié et boosté par une section rythmique efficace, et on redécouvre, surpris et charmé cette « Symphonie de Poche », nettement plus probante sur scène. Air n’oublie pas ses hits et ponctue chaque nouveau morceau par un standard de Moon Safari, 10000 Hertz Legend ou Talkie Walkie.
Le show est plutôt compacte et moins de 50 minutes après leur arrivée, Air quitte le plateau si vite que le rappel ne fait aucun doute. L’éternel Sexy Boy vient réveiller les ardeurs d’une frange du public qui prend plaisir à remuer le bas du corps. Air clôture son show dans un déluge sonore et visuel, réussissant à nous faire oublier l’espace d’un concert, les revendications syndicales et le sale temps. On n’en demandait pas tant.
Air en concert le 21/11 à Grenoble, le 22/11 à Marseille, le 23/11 à Clermont-Ferrand et le 2/12 à Toulouse.
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