A écouter au coin du feu, les semences folk de ce Canadien adorable.
Dans les artères du deuxième album d’Aidan Knight, le son qui coule est mélangé : le cri des ours, des pas de loup, des griffes de chat (sauvage) raclent les contours d’un disque trapu. Certains verront ici les clichés du Grand Nord ; c’est une erreur : le sentiment d’évasion que procure cet ensemble lointain nourrit les visions les plus décalées, les images les plus franches, les pas de danse les plus directs – le tout dynamisé par le tact sublime de son auteur, qui donne aux percussions, aux cuivres et aux claviers trois places de choix – au premier rang.
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On ressent cette chaleur, cette enveloppe charnelle : les morceaux s’appellent Funeral Singers, Each Other, All Clear, et tout est effectivement très clair lorsque ce trentenaire félin abroge les règles du folk conventionnel, ajoutant à sa chair des tonalités jazzy et rocailleuses (St. Christina).
Une finesse d’esprit et de toucher qui humidifie les guitares sèches, assombrit les caisses claires, réhausse les basses et fend les chœurs. En célébrant ainsi dans une même ruée les transcendances de Syd Matters, la gueule cabossée de Bon Iver et le lyrisme d’Andrew Bird, le Canadien devait s’y attendre : il place 2016 déjà très haut.
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