Etiqueté antifolk, le premier album des Moldy Peaches offrait surtout au folk un traitement antirides de choc. Entraînée dans la cour de récréation, tout près des cagoinces, cette vénérable musique s’y trouvait revigorée par un humour monstrueusement incorrect, tant le duo Kimya Dawson/Adam Green évoquait une Moe Tucker dévergondée et un Jonathan Richman mal remis […]
Etiqueté antifolk, le premier album des Moldy Peaches offrait surtout au folk un traitement antirides de choc. Entraînée dans la cour de récréation, tout près des cagoinces, cette vénérable musique s’y trouvait revigorée par un humour monstrueusement incorrect, tant le duo Kimya Dawson/Adam Green évoquait une Moe Tucker dévergondée et un Jonathan Richman mal remis de son initiation à la scatologie par les frères Farrelly. A l’époque, le jeune Adam déboulait sur scène en tenue de Robin des Bois ; un an après, son premier album solo détrousse au fond d’une futée un trio de ménestrels notoirement timbrés ? Syd Barrett en apéritif (Apples I’m Home), Bill Callahan (de Smog) parfois et surtout le Beck gavé de junk food de Stereopathetic Soul Manure. Enregistrées à la maison, ces comptines perverses semblent initialement si chétives qu’on leur offre imprudemment l’asile. Mais, à peine entrées dans la caboche, elles y prennent leurs aises et mettent à la porte la concurrence médusée.