Evidemment, la banderole “Rejet du plan Juppé” au dos du disque sonne un peu comme une charge de cavalerie après la bataille, mais n’atténue en rien l’à-propos d’une musique incertaine en phase, elle, avec son temps. On appréciera d’ailleurs qu’un groupe américain, pour une fois, lève le nez de ses guitares pour s’intéresser à nos […]
Evidemment, la banderole « Rejet du plan Juppé » au dos du disque sonne un peu comme une charge de cavalerie après la bataille, mais n’atténue en rien l’à-propos d’une musique incertaine en phase, elle, avec son temps. On appréciera d’ailleurs qu’un groupe américain, pour une fois, lève le nez de ses guitares pour s’intéresser à nos problèmes, tout en louant le ciel de nous avoir laissés percer l’abcès avant que Trumans Water ne débarque dans le jeu de quilles avec ses arguments passablement loufoques et brumeux. Sur les bases d’un programme punk, pastel et carbonisé à la fois, les idées se noient dans un brouillon d’irréalisme et de tortures sonores. Dès qu’une mélodie frise le palpable, les garçons la compressent entre une fracture rythmique et un contre-pied hasardeux. Et ce n’est pas la bienveillance active de Daniel Oxenberg (des Supreme Dicks) ou Chan Marshall (de Cat Power, venue pour quelques vocalises ténues sur le fumeux Shoe lace or else) qui redonne une direction ferme à ce dérapage crissant. Ici le destroy se comprend non pas au pied de la lettre mais aux pieds des platanes. John Peel avait supporté, à tous les sens du terme, leur album précédent : nous nous ferons un plaisir de prendre le relais sans être sûr d’avoir saisi toutes les visées de cet Action ornaments. Un soutien électoral donc, sans chèque en blanc.
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