A l’enseigne généreuse de chez Glitterhouse, on n’a pas pour habitude de trier le bon grain de l’ivraie. Dans un grand élan de philanthropie, on bazarde tout en vitrine : Steve Westfield, Terry Lee Hale, Cheralee Dillon, Locust Fudge comme David Munyon. Pourtant, il n’a pas grand-chose pour lui, ce grognard fourbu, disgracieux, vétéran éclopé […]
A l’enseigne généreuse de chez Glitterhouse, on n’a pas pour habitude de trier le bon grain de l’ivraie. Dans un grand élan de philanthropie, on bazarde tout en vitrine : Steve Westfield, Terry Lee Hale, Cheralee Dillon, Locust Fudge comme David Munyon. Pourtant, il n’a pas grand-chose pour lui, ce grognard fourbu, disgracieux, vétéran éclopé de toutes les campagnes du country-folk yankee. Surtout pas un premier album tardif et peu inspiré, saccagé en sus par une fâcheuse tripotée de requins aux dents plus trop acérées, mais à la capacité de nuisance intacte. Avec le nouveau Acrylic teepees, ça va déjà beaucoup mieux. Le groupe s’est resserré, aucune des trois pointures qui officient ici les doigts de pied en éventail ne cherche à tirer la couverture à elle. Et puis, l’écriture de Munyon s’est affinée, fait preuve même d’une virtuosité insoupçonnée (Super blue, Coney Island) : éclats de folk crépusculaire, de country veloutée superbe. Il reste qu’on ne voit pas comment ce disque poignant sans réelle faille mais sexy comme une porte de prison pourrait échapper à l’anonymat qui sourd des immenses ossuaires où reposent les carcasses oubliées de tant d’autres de ses semblables. Sauf pour une poignée d’hurluberlus, qui ont su depuis longtemps larguer les amarres du temps.
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