Après six ans d’absence, la bande d’Angus Young le réaffirme sans fioritures et sans avoir peur de se répéter : AC/DC n’a pas dit son dernier mot.
On les croyait rangés des bécanes, et il y avait de quoi. Depuis 2015, coup sur coup, AC/DC a enchaîné les mauvaises nouvelles : l’arrestation du batteur Phil Rudd, en proie à ses addictions ; l’abandon du Rock or Bust Tour par le chanteur Brian Johnson, menacé de surdité ; le retrait du bassiste, Cliff Williams, victime de vertiges en tournée… La mort, en l’espace de deux mois (en octobre-novembre 2017), des deux frères aînés d’Angus Young – Malcolm, véritable cerveau du groupe, et George, son producteur historique – avait tout d’un baisser de rideau.
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Le retour du combo gagnant
Et pourtant, voilà que le gang australien remet le jus avec PWR/UP (prononcer “Power up”), son dix-septième album, six ans après Rock or Bust. Les fans qui craignaient le pire concernant le line-up (le souvenir du remplacement de Brian Johnson par Axl Rose de Guns N Roses en 2016 est encore brûlant) peuvent être rassurés : c’est bien Brian Johnson (remonté à bloc), Angus Young, Stevie Young (neveu d’Angus, qui remplace Malcolm à la guitare rythmique), Cliff Williams et Phil Rudd qui sont de retour, en formation quasi historique depuis l’album Back in Black (1980) – on ne change pas une équipe qui gagne (le groupe a vendu 200 millions d’albums depuis 1973).
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Les doigts dans la prise
Dès les premières notes de Realize, dont les chœurs rappellent les belles heures de Thunderstruck, les derniers doutes sont levés : les vieux fourneaux du hard rock ont retrouvé le marteau et l’enclume, et aiment toujours faire des étincelles. Angus Young, toujours en culotte courte d’écolier dans le clip de Shot in The Dark (réalisé dans des conditions proches du live peu avant le confinement, en début d’année), semble avoir passé l’enregistrement aux Warehouse Studios de Vancouver (Canada) les doigts dans la prise électrique.
Une cure de jouvence apparemment efficace pour les rockeurs sexa voire septuagénaires (Cliff Williams et Brian Johnson ont respectivement 70 et 73 ans). Clairement, ils n’avaient rien produit d’aussi bien depuis leur quatorzième album, Stiff Upper Lip (2000).
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Un fil rouge retrouvé
PWR/UP contient comme il se doit son lot de morceaux qui font secouer la tête : Kick You When You’re Down, Witch’s Spell ou encore Demon Fire et son riff bluesy taillé pour galvaniser. L’émouvant Through The Mist Of Time, quasi-ballade rock en hommage à Malcolm Young excuse même les Australiens pour leur art consommé de la répétition.
Angus avait de toute façon déjà réglé leur compte avec sagacité aux rageux : “J’en ai marre des gens qui disent qu’on a fait 11 albums qui sonnent exactement pareil. En fait, on a fait 12 albums qui sonnent exactement pareil”, a-t-il déclaré un jour. Une chose est sûre, avec PWR/UP, la bande de potes d’AC/DC a retrouvé le bon vieu fil rouge (électrique et dénudé) qui a fait son succès : le plaisir de jouer.
Power Up (Columbia/Sony Music), sortie le 13 novembre
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