Depuis ce dimanche 19 juillet, des employés et artistes du célèbre label de garage sont accusés par un compte Instagram de masculinité toxique, de violences sexuelles et d’atteinte sexuelle sur mineures. Après avoir annoncé des « changements structurels majeurs« , le label a finalement annoncé sa fermeture.
Le célèbre label californien de garage, Burger Records, se retrouve au cœur d’accusations graves. Alors qu’il avait annoncé vouloir se réformer, nous apprenons ce 22 juillet par Pitchfork que Burger Records a finalement décidé de fermer complètement.
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Tout est parti du compte Instagram, Lured By Burger Records (« Appâté par Burger Records »). Lancé dimanche 19 juillet, on y trouve des témoignages anonymes de femmes qui racontent avoir subi, récemment ou non, des violences sexuelles de la part d’employés et d’artistes du label. Sur le compte Instagram, les membres de Burger Records sont accusés de « placer sur un piédestal des hommes prédateurs » et « de leur donner accès à d’éventuelles victimes« .
Des employés du label auraient « accueilli des adolescentes dans son arrière-boutique à Fulltertone, pour ‘traîner’ avec de personnes âgées de plus de 29 ans, en leur offrant de l’alcool, des drogues, et en leur proposant de les ramener en voiture« , peut-on lire.
« L’une des expériences les plus effrayantes de [sa] vie »
Une jeune femme, âgée de 18 ans à l’époque, aurait également reçu des coups et des blessures pendant un rapport sexuel de la part de l’un des membres du groupe The Buttertones signé sur Burger Records. « Je ne suis pas sûre à 100 % que ce soit ou non une agression sexuelle », explique-t-elle avant d’ajouter : « mais, pendant et après [la relation], je ne me suis jamais sentie aussi mal, horrifiée et humiliée de ma vie ».
Dans son témoignage, elle fait état d’un rapport « consenti » remontant à juin 2017, mais la situation aurait rapidement dégénéré. Il aurait commencé par lui poser des questions étranges, à lui parler de son ex-petit copain. Puis, à lui mordre le cou très fort, « j’avais mal ». Le lendemain elle se réveille, « très choquée », et découvre les marques de coups sur son corps. Elle joint même sur Instagram une photo de son coup violacé prise à l’époque. Et parle « de l’une des expériences les plus effrayantes de [sa] vie. »
Le 16 juillet dernier, l’artiste Clem Creevy a publié une lettre sur Instagram accusant un autre membre du groupe The Buttertones d’atteinte sexuelle sur mineure et d’emprise. A l’époque des faits présumés, elle était âgée de 14 ans, et lui de 20 ans.
Comme le rapporte Brooklyn Vegan, d’autres groupes signés chez Burger Records ont été ciblés par des accusations similaires, parmi lesquels The Fright, The Growlers (qui a nié les faits dans un message Instagram), ou encore SWMRS. Dans une publication Facebook retirée depuis, Burger Records a précisé que les groupes Part Time et Love Cop étaient aussi concernés, comme le note mxdwn.com.
Démission du co-fondateur de Burger Records
Dans la foulée, le label – qui est aussi disquaire et organisateur de festivals – a, dans un premier temps, publié ce 21 juillet un communiqué dans lequel il adresse « de profondes excuses à celles et ceux qui ont subi ces traumatismes », et regrette effectivement « d’avoir contribué à perpétuer la culture d’une masculinité toxique« .
Il y a annoncé des « changements structurels majeurs« . Son co-fondateur et dirigeant Lee Rickard avait été congédié. De son côté, son homologue Sean Bohrman avait annoncé renommer le label, investir dans divers programmes de prévention contre le harcèlement, ouvrir des cellules psychologiques de soutien aux personnes en ressentant le besoin, et rompre tous liens avec le disquaire Burger Records Shop.
Fermeture complète du label
Mais aujourd’hui, c’est bien sa fermeture officielle qui a été annoncée, comme l’a rapporté Pitchfork. Au vu de l’ampleur de la situation, Jessa Zapor-Gray, qui avait été nommée présidente par intérim du label, a finalement refusé le poste avant de quitter l’entreprise.
« J’ai informé Burger Records que je ne crois désormais plus être capable, dans le climat actuel, d’accomplir mes objectifs à la tête de Burger. C’est pourquoi j’ai décidé de me retirer complètement du label, afin de me concentrer sur mes autres projets » a-t-elle expliqué dans un communiqué.
Interrogé par le média américain, Sean Bohrman a annoncé avoir décidé de « fermer le label« . Tous les réseaux sociaux de Burger ont été désactivés. Une fin délicate pour ce label qui, depuis ses débuts en 2007, a réussi à galvaniser toute une scène rock, et avait fait rêver nombre de mélomanes.
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