Sur le papier, le piège semblait gros comme un camion, le synopsis déjà écrit : les Little Man Tate, nouveau jeune groupe anglais (22 ans en moyenne), originaire de la très ouvrière ville de Sheffield, repéré grâce à un gros buzz sur son site internet, ne serait rien d’autre qu’une pâle et mercantile copie des […]
Sur le papier, le piège semblait gros comme un camion, le synopsis déjà écrit : les Little Man Tate, nouveau jeune groupe anglais (22 ans en moyenne), originaire de la très ouvrière ville de Sheffield, repéré grâce à un gros buzz sur son site internet, ne serait rien d’autre qu’une pâle et mercantile copie des Arctic Monkeys destinée à faire s’exciter les plumets de la presse musicale outre-Manche.
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Une série de concerts, quelques excellents singles, dont l’irrésistible What What You Got, et aujourd’hui un premier album décent, About What You Know, auront eu raison de ces a priori. Certes les Little Man Tate exploitent le filon rock prolo-polo de la troupe d’Alex Turner, mariant à merveille le port de la guitare et celui du survêt. Mais c’est sans jamais oublier de dévoiler une véritable aptitude à enchaîner les mélodies fédératrices, ces airs un peu honteux qui pourtant en secret trouvent refuge dans le cœur de tout le monde. De House Party at Boothy s à European Lover, ces petits hommes élevés à l’énergie de Clash nous envoient chanter à pleins poumons dans les tribunes d’un stade anglais : leurs refrains sont de ces airs un peu pompiers mais mystérieux qu’on suppose capables de remonter le moral d’une équipe de foot menée 4 à 0.
Des hymnes faciles mais agissants, récités sans chichis ni esbroufe, et qui semblent avertir : après les cravates d’Interpol et les martingales de Franz Ferdinand, l’année 2007 pourrait être celle de la guitare en jogging, du rock boy next door. Méfiez-vous de vos voisins.
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