En citant David Lynch, auquel il rend hommage sur l’un des titres, Dälek se fourre le doigt dans l’œil : Abandoned Language est un disque bien plus flippant que l’œuvre du cinéaste. Apparu au début des années 2000, Dälek est à la fois un MC et le nom du duo, basé à Newark, New Jersey, […]
En citant David Lynch, auquel il rend hommage sur l’un des titres, Dälek se fourre le doigt dans l’œil : Abandoned Language est un disque bien plus flippant que l’œuvre du cinéaste. Apparu au début des années 2000, Dälek est à la fois un MC et le nom du duo, basé à Newark, New Jersey, qu’il forme avec DJ Oktopus. Dans la mouvance du hip-hop expérimental et dépressif parfois ardu d’Antipop Consortium, Clouddead ou Cannibal Ox, le duo offre un quatrième album plus facile d’accès mais compatible avec son exigence de laisser son empreinte sur des terres vierges.
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Le phrasé hip-hop est posé sur une musique à la croisée de l’electronica (la texture des dix minutes du titre d’ouverture ne déparerait pas un album de Boards Of Canada), du post-rock et de la musique contemporaine, avec parfois une digression aux violons, des cordes monumentales ou une giclée de saxophone qui viennent troubler la sombre quiétude de l’ensemble. Rob Swift des X-Ecutioners fait parler ses platines pour quelques scratches à l’usage de ceux qui auront acheté le disque dans le bac hip-hop sans savoir de quoi les deux sont capables. Car la musique se fait parfois tellement complexe (le titre Lynch) qu’elle peut totalement se passer de voix pour se rapprocher des expérimentations de la scène no-wave, plus proche d’un Glenn Branca ou d’un Wolf Eyes que d’OutKast. La cold-wave du hip-hop a trouvé ses maîtres.
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