Émotif mais riche de son sens des arrangements, le Britannique révèle un folk toujours bien vivant.
Peut-on discerner, dès l’enfance, le germe d’un·e artiste, ce qui fera sa musique, ses obsessions ? Les Daft Punk rêvaient-ils de se réincarner en robots ? Voyager chaque soir dans son lit en s’imaginant conquérir la lune prédispose-t-il à composer un album comme The Dark Side of the Moon ? Probablement que non.
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Le parcours d’Ethan P. Flynn laisse toutefois penser à une inévitable destinée : la découverte de Yo La Tengo et The Flaming Lips sur scène à seulement 6 ans, une première guitare à 10, un diplôme en musique électronique, des amitiés avec Slowthai et FKA Twigs.
“J’essaie de te sauver la vie”, chante-t-il
Abandon All Hope n’a pourtant rien de l’œuvre démonstrative d’un jeune prodige bien plus doué que la moyenne. Tout, dans ce premier album, trahit plutôt la démarche d’un artiste ayant été durablement marqué par l’écoute répétée des répertoires d’Harry Nilsson et d’Elliott Smith ou, plus évident encore, d’After the Gold Rush (1970) de Neil Young : il y a effectivement beaucoup de délicatesse dans ces huit complaintes folk, beaucoup de doutes et d’angoisse également, sans que jamais cela ne vienne plomber la beauté de ces compositions probablement nées dans des lieux inoccupés par l’homme.
“J’essaie de te sauver la vie”, chante-t-il sur la chanson-titre, l’une des plus saisissantes de ce premier album. On n’en demandait pas tant, mais l’on se réjouit de pouvoir compter sur un nouvel ami fidèle, dont la voix, puissante, tremblante semble capable de charrier toutes les émotions.
Abandon All Hope (Young/Wagram). Sortie le 6 octobre.
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