Révélation vocale de l’année, la chanteuse de jazz Jeri Brown se produit sur scène pour la première fois en France. La découverte d’une chanteuse ressemble souvent à une nouvelle histoire d’amour, à ses promesses et prémices. Les hésitations et autres tergiversations font vite place à la passion dévorante. L’écoute répétée de A Timeless place (troisième […]
Révélation vocale de l’année, la chanteuse de jazz Jeri Brown se produit sur scène pour la première fois en France.
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La découverte d’une chanteuse ressemble souvent à une nouvelle histoire d’amour, à ses promesses et prémices. Les hésitations et autres tergiversations font vite place à la passion dévorante. L’écoute répétée de A Timeless place (troisième disque Justin Time/Média 7) de la chanteuse Jeri Brown vous consume sur place, à petit feu. Malgré les campagnes marketing qui vous présentent n’importe quelle jeune chanteuse de jazz sachant ânonner trois standards comme la nouvelle star internationale de l’art vocal, sa réputation s’est faite en quelques jours, comme une traînée de poudre. On cherche donc à en savoir plus. Elle vit au Canada, à Montréal, est originaire de Saint Louis, Missouri (qui a déjà vu naître quelques pointures telles que Miles Davis, ami de son oncle-trompettiste Virgil Carier, qui, comme Dizzy Gillespie, venait dîner chez ses parents), et consacre la majeure partie de ses activités à l’enseignement du chant.
La jolie Jeri est, comme Abbey Lincoln, amoureuse des mots au point d’écrire les paroles des chansons qu’elle interprète sur son récent enregistrement en compagnie du contrebassiste Eric Von Essen et du pianiste Jimmy Rowles (interlocuteur subtil qui joua aux côtés de Billie Holiday, Anita O’Day, Carmen McRae, Sarah Vaughan, Ella Fitzgerald et une actrice du nom de Marilyn Monroe). Sa voix, qui n’est pas sans rappeler celle de la divine Shirley Horn, est chaude, claire et profonde. « J’ai une tessiture étendue (elle couvrirait quatre octaves), mais l’exhiber ne correspond pas à ma sensibilité, j’aime la retenue », confie-t-elle à Jazz Magazine. Chez elle, l’économie de moyens ne contredit jamais la densité du propos. D’une manière à la fois intense et décontractée, sensuelle et innocente, elle est capable d’interpréter n’importe quelle chanson, la plus mièvre et futile soit-elle. Modulant mille nuances sur l’articulation d’un mot, d’une syllabe, elle se joue de toutes les difficultés avec une facilité et une aisance déconcertantes. Jeri Brown, un nom à retenir, une chanteuse à découvrir dans l’intimité d’un club, à La Villa où elle se produira sur scène pour la première fois en France.
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