Une réédition permet de réévaluer les Waterboys et leur “big music”
Quand Mike Scott enregistre en 1984 ce second album, le rock héroïque est, soufflé en tempête par U2 ou Big Country, en train de dévaster le Royaume-Uni. Mais lui, qui a emprunté le nom de son groupe à Lou Reed, sa passion pour la guitare à Patti Smith et son amour des refrains communautaires à la musique celtique, possède des racines suffisamment profondes et enchevêtrées pour faire tenir debout ces chansons illuminées. Quand Mike Scott parlait ici de “big music”, ce n’était pas un vœu pieu, pas une vanité, une rodomontade. Dans un de ses brillants blogs publiés par The Guardian en Angleterre, Alan Mc Gee (fondateur de Creation Records) commençait ainsi une lettre d’amour aux Waterboys : “La première fois que j’ai entendu Arcade Fire, je me suis dit : “c’est quoi, cet inédit des Waterboys ?”” Car si l’on a parfois résumé le songwriting dérangé de Mike Scott à une grossière et imbécile caricature (du folk celtique boursouflé), il devient urgent de se replonger dans cette musique dont la ferveur, la tension, la grandeur et l’inconscience (Red Army Blues) est aujourd’hui une influence fondamentale de groupes dont certains n’ont sans doute jamais même écouté de leur vie ces albums des Waterboys, de Cali à Arcade Fire, de War On Drugs aux Guillemots. La big music : un genre de rock héroïque, où les héros seraient fatigués.
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