Il aura fallu vingt ans pour que les années 80 démarrent en France. A l’époque, la new-wave a bien du mal à s’affranchir de ses modèles et à rallier un public à sa cause. Pour un Taxi Girl, un Marquis De Sade ou un Kas Product, aux destins d’ailleurs bien chaotiques, combien d’artistes condamnés à […]
Il aura fallu vingt ans pour que les années 80 démarrent en France. A l’époque, la new-wave a bien du mal à s’affranchir de ses modèles et à rallier un public à sa cause. Pour un Taxi Girl, un Marquis De Sade ou un Kas Product, aux destins d’ailleurs bien chaotiques, combien d’artistes condamnés à l’underground ? voir les pépites exhumées par les récentes compilations BIPP ou So Young But So Cold ? ou à l’anonymat, donc souvent au renoncement ? La faille temporelle est désormais comblée, les aînés en passe d’être vengés. Affranchi de ses influences et avec une mondialisation qui permet d’aller voir plus loin que le seul débouché parisien, le duo Pravda brandit fièrement un revival qui va de l’avant.
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En dépit de tous ses clins d’œil au passé, leur electro-punk déjà bien rodée en live se sucre de mélodies glamour pour un résultat qui sent infiniment moins la naphtaline que le psyché yé-yé des gamins de la nouvelle scène rock parisienne. Avec des textes en français et en anglais, Prava évoque au contraire la liberté prise par bon nombre de formations scandinaves qui maltraitent les idées pop avec des guitares aux cordes taillées dans du barbelé indie. Sur plusieurs hymnes imparables (J’ai besoin d’air, Body Addict, Tu es à l’ouest), la sexy Sue chante de façon gentiment trash sur une musique qui affiche enfin ses ambitions grâce à une production partagée entre Jean-François Coen et Dimitri Tikovoï (Trash Palace, Placebo, Goldfrapp ), sous le patronage arty des Kills, Abba et des New York Dolls. Arty mais super chaud.
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