Plaintive et apeurée, cette soul a visiblement été battue. Tout désigne le coupable : Madlib, producteur illuminé de ce hip-hop déjanté et psychédélique. C’est lui qui a mis des acides dans le flow sensuel de Dudley Perkins, lui qui a poussé aux larmes ce chant nonchalant, qui doit autant à Curtis Mayfield qu’à D’Angelo. C’est […]
Plaintive et apeurée, cette soul a visiblement été battue. Tout désigne le coupable : Madlib, producteur illuminé de ce hip-hop déjanté et psychédélique. C’est lui qui a mis des acides dans le flow sensuel de Dudley Perkins, lui qui a poussé aux larmes ce chant nonchalant, qui doit autant à Curtis Mayfield qu’à D’Angelo. C’est dans la lignée ténébreuse et aventureuse des nouveaux maîtres de la soul (du géant géorgien Cody Chestnutt à Mos Def) que se joue A Lil Light, effectivement enregistré à la bougie, dans les ombres, les marges.
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Mais le miracle, c’est que même si les deux Américains triturent un hip-hop minimal, chaotique et ténébreux, le résultat se joue à des années-lumière des expérimentations de leurs compatriotes des labels chercheurs de Def Jux ou Anticon. Car malgré ses faux airs de demo, A Lil Light enchante par sa luxuriance discrète, par les surprises permanentes offertes par la production féerique de Madlib. Aves ses samples oniriques et ses beats délicats, il transforme des idées noires et tordues (les magnifiques Falling ou Flowers) en susurrements lascifs, en étreintes fatales, offrant à la voix terrassante de Dudley Perkins un terrain des possibles aussi farfelu que lascif. Un disque idéal pour la plage, à condition que l’on affectionne les sables (é)mouvants.
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