Après deux albums (Mistigri Torture et La Trêve) et de multiples concerts aux quatre coins de la France, on retrouve le songwriting de Mickey 3D au beau fixe sur Tu vas pas mourir de rire. Trois titres en écoute en avant-première.
Chanter en français a toujours constitué chez nos amis musiciens une terrible corvée. Comment concilier la richesse d’une langue écrite et la chanson, art populaire et réducteur par excellence ? Certains privilégient le bon mot et l’allégorie indéchiffrable, d’autres y alignent les idées convenues et les clichés stériles.
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Mickey, auteur, chanteur et compositeur de Mickey 3D, a toujours eu l’amour du verbe. Pas les noms propres, ceux avec une majuscule, mais les mots communs, ceux de tous les jours. Actes de communication, actes de survie, les textes chez Mickey 3D ont le bon goût de ne pas en rajouter et cultivent un je-ne-sais-quoi de poésie enfantine.
A l’image de J’ai Demandé à la Lune, tube national écrit par Mickey et offert aux quadras sympas d’Indochine, les chansons de Mickey 3D s’adressent à cet infime part de notre tendre enfance qui est resté dans un coin de notre c’ur.
Mais le monde de Mickey n’est pas uniquement constitué de jolies peluches à l’œdipe déréglé. On y croise aussi des vies malmenées par l’injustice, comme celle de Mimoun (Mimoun, fils de harki), que le regard d’enfant de Mickey transforme en chronique absurde d’une intégration ratée.
Comme pour les textes, la musique de Mickey 3D évite le superflu. Dans cet orchestre malléable où l’inspiration du moment compte plus que les postes prédéfinis, les chansons sont autant d’espaces de création libertaire. Un crin-crin de guitare acoustique, quelques notes piano ou une boite à rythme discrète servent de base minimaliste autour de laquelle s’organise un fourmillement de petits arrangements, allant du violon à la trompette, du synthé à l’accordéon. Ces environnements sonores donnent à chacune de ces vignettes sa propre couleur.
On passe ainsi du très New Order La Peur, à Ca m étonne pas, comptine campagnarde qui ne dépareillerait pas dans le répertoire de Jonathan Richman. L’oriental Yalil (La fin des haricots) nous fait danser, le désespéré Beauseigne fait froid dans le dos. Mais tous ces univers gardent cette touche intimiste, bricolo sans être lo-fi, qui est désormais la marque de fabrique de Mickey 3D.
En attendant la sortie de Tu vas pas mourir de rire le 28 janvier, lesinrocks.com vous propose de découvrir par l’écoute trois titres dans leur intégralité : Respire, Yalil (la fin des haricots) et Si j’étais toi.
Avec l’aimable autorisation de Virgin
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