La scène néo-zélandaise se presse pour régler leur compte aux vieilles scies d’Abba. A la machette ou au plumet, le ravalement de l’exemple suédois vaut le détour. Taquins comme on est, on pourrait profiter de la crédulité des plus jeunes pour leur faire avaler qu’Abba était un groupe majeur, sorte de Velvet Underground suédois et […]
La scène néo-zélandaise se presse pour régler leur compte aux vieilles scies d’Abba. A la machette ou au plumet, le ravalement de l’exemple suédois vaut le détour.
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Taquins comme on est, on pourrait profiter de la crédulité des plus jeunes pour leur faire avaler qu’Abba était un groupe majeur, sorte de Velvet Underground suédois et blondinet, un genre de Byrds mixte et sexy. D’autres, à l’humour plus vicelard et moins scrupuleux, ne se sont pas gênés pour semer le doute dans les esprits, d’un Mc Culloch n’hésitant pas à placer les quatre saucisses nordiques sur le même piédestal que Leonard Cohen à KLF réhabilitant Dancing queen dans un joli élan de révisionnisme. C’est au nom de Cet humour (amour ?) tordu que la fine équipe de Flying Nun, le toujours truculent label néo-zélandais, plante son bivouac dans la Suède lointaine d’Agnetha, Bjorn, Benny et Anni-Frid. « Abba représentait une nouvelle liberté, la voix de l’individualisme et de la liberté dans un monde de plus en plus soumis à la morale conservatrice et à l’oppression. Des chansons comme By the rivers of Babylon, Rasputin, Ma Baker ont fait de nous des fans éternels d’Abba. De toute façon, nous adorons tout ce qui vient de Suisse », jurent les comiques de Garageland avant de bousculer la vieille Dancing queen. « Abba était un groupe. The 3D’s en sont un autre. Les 3D’s ont décidé de reprendre Mama mia. On doute qu’Abba reprenne un jour une chanson des 3D’s », s’amusent les 3D’s avant de tenter un pont direct entre Blondie et Abba. Et la moitié des groupes invités à la fiesta-Loves Ugly Children, Headiess Chickens ou Chug – de se venger sadiquement de ces chansons que l’on connaît malgré soi, imposées par un lavage de crâne épuisant, aussi indépêtrables et frustrantes que l’hérédité. D’autres groupes, chez qui les plaies de l’histoire semblent moins béantes, arrivent à surmonter l’horreur et à donner une lecture personnelle et franchement attachante de ces rengaines de fête foraine. C’est le cas de Bike, des Magick Heads, de Martin & The Moondogs – derrière qui il faut voir les remarquables Chills – ou de Cloth – derrière qui il faut reconnaître The Clean-, qui avoue ici : « A l’époque, je détestais Abba. Mais en 81, j’ai fait une dépression nerveuse et un ami m a passé Mama mia. J’ai alors changé d’avis. » Un peu plus loin, les Able Tasmans n’hésitent pas à comparer SOS à du « pur Buzzcocks » et Chris Knox jure ses grands dieux qu' »Abba vaut bien mieux que Green Day, Offspring, American Music Club ou les Cranberries. OK, ils ont écrit quelques merdes) mais moins qu’Alex Chilton ou Syd Barrett et bien moins que Mc Cartney. «
Puisqu’on en est aux confidences, autant préciser, plus de vingt ans après (il y a prescription) qu’on se laissa, nous aussi, aller à siffloter secrètement Waterloo, Gimme! Gimme! Gimme! ou Super trouper ; que notre discothèque démarre à la lettre A par quelques compilations inavouables d’Abba ; que l’on est à chaque fois ébahi par la pureté des traits quand un groupe de rock débarrasse, à l’occasion de reprises cocasses, les chansons d’Abba de leurs arrangements d’opérette, de leur sucre glace. Que l’on achèterait volontiers un pantalon Rodier blanc et une Volvo chez Ikea pour pouvoir emmener Agnetha et Anni-Frid guincher au Papagoyo de Göteborg ou au Macumba de Ornvsköldsvik. Et plus, si affinités.
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