Décidément, toutes les académies semblent devoir porter leur croix. L’Académie du Rêve s’est entichée depuis l’origine d’un producteur plutôt suspect, David Gilmour, d’ordinaire employé comme chef comptable à la Pink Floyd SA, spécialisée dans le son et lumière. On aurait tort, pourtant, de classer hâtivement cet album et ses auteurs dans la catégorie ?à détester […]
Décidément, toutes les académies semblent devoir porter leur croix. L’Académie du Rêve s’est entichée depuis l’origine d’un producteur plutôt suspect, David Gilmour, d’ordinaire employé comme chef comptable à la Pink Floyd SA, spécialisée dans le son et lumière. On aurait tort, pourtant, de classer hâtivement cet album et ses auteurs dans la catégorie ?à détester pour cause de fréquentation douteuse .
A different kind of weather n’est pas un mauvais disque mais un faux-bon disque, nuance. Diaboliquement, les compositions de Nick Laird-Clowes sont conçues à partir de schémas qui ont fait leurs preuves : un plan typique des Beatles par-ci, des chœurs fondants à la Beach Boys par-là. La classique mayonnaise pop, largement rabâchée mais inévitablement séduisante. A y regarder de plus près, pourtant, ces chansons puent l’opportunisme et le savoir-faire faisandé hérité de ces dinosaures des seventies dont Gilmour n’est pas le moindre représentant encore en activité. Presque toutes les intros sont d’ailleurs des monuments à la gloire de son groupe d’architectes grisonnants : bruitages planants très prisés des amateurs de hi-fi, franchement gonflants pour les autres. Sans parler de ces éclairs de guitares mille fois entendus, de ces saxos huileux qui ramènent au bercail douillet du mainstream la moindre tentative un tant soit peu osée. Inévitable également, la rythmique dance accolée comme un porte-jarretelles sur un démonte-pneu au Love du Plastic Ono Band. Mais surtout, une prétention manifeste de se mesurer au meilleur groupe pop de la galaxie en pillant de manière éhontée la caverne d’Ali Baba des Prefab Sprout. Une bonne occasion pour se replonger dans les méandres de Jordan : the come-back, en laissant de côté cette œuvrette indigente et, c’est écrit dessus, académique.
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