Un premier album riche en sons et en maturité, placé sous le signe de la romance et de l’empowerment.
Dans un extrait tiré du documentaire All by Myself: The Eartha Kitt Story (1982), devenu viral depuis sa mise en ligne sur YouTube en 2013, l’iconique Eartha Kitt (1927-2008) est interrogée sur sa vision de l’amour et des compromis. “Un homme entre dans ma vie et je devrais faire des compromis ? Il faut repenser cette vision”, lance-t-elle au visage de son interlocuteur masculin. Ce sont ces mots, chargés de puissance et de féminisme, qui introduisent aujourd’hui Love and Compromise, le premier album de Mahalia.
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https://www.youtube.com/watch?v=IGYwf7e_cr8
“Ce dont Eartha Kitt parle dans cette vidéo, c’est exactement ce dont je parle dans mes chansons, nous confie l’Anglaise. Je ne veux pas envoyer un message du genre : ‘Je déteste les hommes, dégagez, je n’aime que moi.’ Non, ce que je veux dire, c’est : ‘Aimez-moi autant que je m’aime.”
Confusion, passion, addiction et pardon
Cette philosophie, celle de l’amour de l’autre mais avant tout de soi-même, la chanteuse la distille depuis ses débuts : avec Sober, le titre qui l’a révélée via le média COLORS en 2017, six ans après sa signature à l’âge de 13 ans chez Asylum Records ; avec Proud of Me, son duo avec sa comparse Little Simz paru en 2018 ; et plus récemment avec I Wish I Miss My Ex, le premier single extrait de ce long format (et le plus écouté de toute sa discographie).
“J’ai toujours tout fait pour plaire aux autres, jusqu’à laisser les hommes avec qui j’étais prendre le contrôle sur mes décisions, poursuit-elle. Le fait d’écrire des chansons m’a permis de m’en rendre compte, et de devenir plus forte. C’est ce que raconte ce disque.” Introduit avec Hide Out, un morceau qui l’a “aidée à guérir et avancer”, Love and Compromise nous entraîne au cœur des aventures amoureuses de Mahalia, de ses optimismes vains (Karma) à ses victoires émotionnelles (He’s Mine), abordant tour à tour les notions de confusion, de passion, d’addiction, de pardon. C’est un disque dans lequel on plonge avec aisance, sur lequel on danse, où l’on se reconnaît souvent, aussi.
La jeune femme de 21 ans y retrace la façon dont elle est parvenue à aimer sans concession, et à s’aimer sans plus jamais se remettre en question. “Put your hands up if you love your body / Put your hands up if you love your skin”, clame-t-elle sur Regular People, au sujet duquel elle commente : “C’est très important, en tant que jeune femme mais aussi en tant que jeune artiste, de tenir ce genre de propos. J’ai vraiment à cœur d’encourager les femmes à s’aimer, surtout au sein de cette industrie musicale où les attentes sur notre physique sont si pesantes.”
Témoignant de ses innombrables états d’âme, explorant ses multiples influences (du r’n’b What You Did au dancehall de Simmer), réunissant ses plus proches collaborateurs (Burna Boy, Kojey Radical, Hamzaa), Love and Compromise constitue une œuvre riche, réjouissante et moderne, pensée par une artiste qui a choisi de ne plus faire aucun compromis, autant sur le plan personnel que musical. “Avec cet album, j’ai réussi à donner vie à la musique que j’ai toujours voulu faire, conclut-elle. J’ai réalisé toutes mes envies.”
Love and Compromise (Warner Music)
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