Ils sont DJs, photographes, producteur·ices, auteur·ices, journalistes, vidéastes… Le collectif 99Ginger, fondé en 2018 par le DJ Kirou Kirou, investira ce vendredi 16 décembre la mythique salle de la Boule Noire pour Les Inrocks Festival. Nous avons rencontré Clarisse Prévost, responsable des contenus éditoriaux du collectif et surtout leur porte-parole.
Depuis quatre ans et demi, le collectif 99Ginger fait danser les clubs parisiens aux rythmes de sets endiablés mêlant amapiano, acid jazz, house, afro beat et sons UK. L’équipe composée de Kirou Kirou, KCIV, Nadia Keira, Ava, Vanna, Gabriel et Clarisse Prévost désirait davantage représenter la scène underground parisienne.
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En créant ce collectif aux multiples facettes artistiques, Kirou, le fondateur, avait en tête de promouvoir les genres musicaux que la scène club parisienne ne mettait pas assez en avant. Les Inrocks Festival leur a donc dédié une soirée carte blanche à la Boule Noire ce vendredi 16 décembre. Avec un line-up 100 % maison, le collectif nous réserve une soirée prometteuse !
La création de 99Ginger est partie de quel constat ?
99Ginger – On trouvait les soirées à Paris trop segmentées. Même si tu aimes la house, tu n’as peut-être pas envie d’aller à une soirée où ça ne joue que ça. Kirou a créé le collectif en 2018 avec l’envie de mixer à des soirées où l’on entendrait plus de genres : musique électronique, hip-hop, UK garage, afro sound et autres. L’idée était de mettre en avant les différentes cultures underground, de les faire découvrir, que les gens s’amusent, se sentent bien et libres.
On nous considère principalement comme une entité festive, car on fait pas mal de soirées. Mais c’est plus que ça. La plupart des membres de 99 sont DJ ou curators, mais chaque personne a des projets solo : Gab fait de la photo et de la vidéo, Sylvain alias KCIV est producteur et le DJ de Lujipeka, Kirou fait aussi de la photo, Ava – qui s’occupe de toute la production – est également pianiste, moi j’écris des livres de poésie et je suis journaliste. On aime l’art en général. Quand on va promouvoir quelque chose, comme un show sur NTS – où l’on a une résidence –, on va réunir nos sensibilités et prendre plaisir à créer un vrai truc.
Ça représente quoi pour vous d’être invité aux Inrocks Festival ?
Ça fait plaisir. Les Inrocks, c’est un média que l’on apprécie, moi plus particulièrement parce que j’ai commencé à le lire quand j’avais 13 ans, je crois. Il fait partie des magazines qui ont contribué à ma culture et à mon goût pour la musique, avec Trax. C’est cool d’être mis en lumière car les médias s’intéressent inlassablement aux mêmes artistes et entités, et pas forcément à celleux qui apportent quelque chose de singulier et de novateur. Donc oui, c’est gratifiant d’avoir été invité par Les Inrocks et d’avoir carte blanche. Ça veut dire qu’on nous fait confiance sur la direction artistique de la soirée, son atmosphère.
Comment avez-vous imaginé cette soirée carte blanche ?
Le soundsystem va jouer pour un all night long et mettre en valeur nos goûts et nos influences. On nous a souvent mis dans des cases afro alors qu’on est bien plus que ça. Ils vont probablement jouer de la house, des sons UK, de l’amapiano du gqom, entre autres.
Et la salle de La Boule Noire, qu’est-ce qu’elle vous inspire ?
On apprécie la programmation musicale de la Boule Noire. Les artistes plus ou moins installés et les newcomers qu’ils invitent font écho à notre curation. Ça s’aligne. La dernière soirée avec Benji B était très cool d’ailleurs.
Cela fait presque cinq ans que le collectif existe. Jusqu’ici, quelle soirée vous a le plus marqué·es ?
Comme il y en a beaucoup, je vais choisir une soirée de cette année. Je dirais celle du 25 juin au Trabendo. C’était quelque chose. On a team up avec la marque de skate BABYLON LA ce soir-là pour fêter la sortie de notre dernière compilation, Dream Across Time. C’était pendant la Fashion Week mais ça ne ressemblait pas à une soirée FW un peu gênante, où tout le monde se scrute et en fait trop. L’énergie collective était joueuse, légère et fougueuse, avec un beau line-up : Ama Lou, Sainté, Bawo, Tommy Gold, DJ Lycox, Adidadi…
De quoi avez-vous envie pour l’avenir de 99Ginger ?
Encore plus de projets culturels. De la musique, de la curation, des événements, des expo, des mots, des sapes, des collaborations pertinentes ; on aimerait bien faire des projets caritatifs aussi.
Propos recueillis par Marie Solvignon.
99Ginger, Les Inrocks Festival, vendredi 16 décembre à la Boule Noire (Paris 18e).
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