On peut très bien avoir envie de danser frénétiquement sans bouger son cul d’un seul centimètre. Ou de partir loin, très loin au-delà d’Uranus, dans une fusée en plastoc multicolore. Ou encore de construire son propre petit sous-marin jaune en marshmallow et pain d’épice pour aller repeindre l’Atlantide. Ça tombe bien, Lemon Jelly sort son […]
On peut très bien avoir envie de danser frénétiquement sans bouger son cul d’un seul centimètre. Ou de partir loin, très loin au-delà d’Uranus, dans une fusée en plastoc multicolore. Ou encore de construire son propre petit sous-marin jaune en marshmallow et pain d’épice pour aller repeindre l’Atlantide.
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Ça tombe bien, Lemon Jelly sort son deuxième album et propose de vivre tout ça, en même temps. Mais attention : depuis le premier Lost Horizons, l’electro mohair-power de Lemon Jelly s’est faite un poil plus rêche, et leur dance de patachon se cogne sur quelques angles plus aigus. Toujours un peu loukoum, mais le poivre s’est mêlé au glucose : ça excite le palais et ça tourne encore un peu plus la tête.
Dès le premier morceau, l’épique rouleau compresseur Come Down on Me, l’ancien graphiste Fred Deakin et son copain Nick Franglen préviennent qu’on est certes toujours là pour rêver, mais que le subconscient, c’est pas toujours joli-joli. Et entre deux fils de leurs scoubidous samplés, dans les recoins profonds de leur psychédélisme doux (Only Time ; The Slow Train), entre deux des multiples niveaux de lecture qu’offrent leurs stupéfiants mille-feuilles sonores (A Man Like You), c’est la petite claque sèche, le gros son et la plongée dans des songes plus sombres (The Shouty Tracks ou Go, avec leur ami William Shatner).
?64-?95 est ainsi un impressionnant dédale coloré, un cartoon fantasmatique où la tête aime se perdre et dessiner d’incroyables périples. Cela tombe très bien, puisque ce disque, déjà passionnant en soi, sort au même moment en DVD : neuf illustrations géométrico-poétiques qui sont autant de merveilles d’animation. Lemon Jelly globalise en 5.1 l’expérience sensorielle et achève une conscience déjà envoûtée, rendant la prise de LSD tout à fait superflue.
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