Elégants et minutieux, Les Shades dépassent les bornes des baby rockers.
Le premier album des Shades, Le Meurtre de Vénus, a eu le malheur de sortir en pleine déferlante baby rockers – une catégorie dans laquelle ils ont été rangés d’office à cause de leur jeune âge et de leur culte des Strokes. Mais Les Shades ne sont pas un énième groupe en “The” : c’est un groupe en “Les”.
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Avec leur caution Tricatel, leur production lustrée et leur approche très pointilleuse de l’esthétique du groupe (de leurs références à Orange mécanique à leurs costumes immaculés, en hommage à la blank generation), les cinq Français continuent leur échappée en regardant dans le rétro des eighties, celui des jeunes gens modernes.
Chanté dans la langue de Daniel Darc, leur rock robotique applique consciencieusement les consignes des maîtres en poussant la sophistication jusqu’à l’excès de zèle. Du coup, la voix désincarnée, bien trop mise en avant, prend la fâcheuse (et agaçante) habitude de voler la vedette.
Ce seau d’eau glaciale est lancé sur le dance-floor alors que l’électricité et l’urgence auraient pu exploser à la moindre étincelle. Plus reluisant que débraillé, plus premier de la classe que cancre, ce second album décroche la mention de l’élégance, à défaut des félicitations du jury.
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