Pour en finir avec le lo-fi, ce snobisme du pauvre qui confond dépouillement et radinerie, retenue et godicherie. Mini-compilation de mini-riens, ce nouvel album de l’épuisant couple Lou Barlow/John Davis réglera, une bonne fois pour toutes on espère , le cas du lo-fi. Un virus infiltré dans le rock américain et qui rend mélodies, […]
Pour en finir avec le lo-fi, ce snobisme du pauvre qui confond dépouillement et radinerie, retenue et godicherie.
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Mini-compilation de mini-riens, ce nouvel album de l’épuisant couple Lou Barlow/John Davis réglera, une bonne fois pour toutes on espère , le cas du lo-fi. Un virus infiltré dans le rock américain et qui rend mélodies, instruments et idées parfaitement rachitiques. Ainsi, Folk Implosion a-t-il, de loin, une tête pop ou rock, mais atrocement réduite par les Jivaros. Navrant nivellement par le bas, par la plus petite idée commune. Lamentable conformisme, ridicule autocomplaisance : les derniers de la classe sont finalement aussi lugubres et prévisibles que les premiers. Aux fayots le rock progressif, aux cancres institutionnels le lo-fi. Ce n’est ni chez les uns ni chez les autres qu’il faudra aller piocher la moindre ébauche d’idée personnelle. Le lo-fi pue des pieds, mais en vaporisateur. N° 5 de chez Grunge, la chemise déchirée achetée par Mamie chez Urban Outfiter, pour Noël. Saloperie d’épidémie, vilaine dictature de la pauvreté chic. Et énorme erreur de jugement : pour un Palace les idées riches mais le son au régime, combien de groupes aux QI et talents dangereusement faiblards ont-ils immédiatement succombé à une anorexie puérile et commode ? Facile, le minimalisme, quand on a autant d’idées que de cordes sur sa guitare d’artiste pauvre et maudit une ou deux. Facile, l’ascétisme, quand on a la lâcheté comme seule muse. Facile, le dépouillement, quand ces têtards de chansons se couvriraient de ridicule dès que sortis de ce glauque marécage de l’underground à tout prix. Pouêt-Pouêt et Coin-Coin sont sur un bateau et on prie pour qu’un torpilleur envoie enfin par le fond ce snobisme du pauvre, cet éloge de la paresse intellectuelle. Ainsi est-on navré de voir Lou Barlow capable de ridiculiser, à la force de l’écriture, ces puérils dévots tous les jours s’abaisser à jouer pour cette cour de nains (Opening day ou Electric idiot le bien nommé), à rester les pieds dans la fange quand son destin est bien évidemment ailleurs. Il suffit d’entendre le terrible Mood swing pour se demander pourquoi ce type continue de s’humilier en telle mauvaise compagnie, en étant malheureusement à peu près certain de la réponse : mieux vaux être roi au pays des nabots et des pleutres que travailleur et audacieux au pays des hommes. On espérera que ce titre enfin inspiré, Lo-fi suicide, sera plus qu’une simple parole en l’air.
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