À 50 ans, John Grant livre un quatrième album nappé de synthés et de son timbre velouté. Il illuminera les Inrocks Festival le 22 novembre rochain. Il reste encore quelques places.
Ex-leader des Czars, l’Américain John Grant a débuté une carrière solo saisissante en 2010 avec Queen of Denmark, un album à couper le souffle qui contenait son fameux I Wanna Go to Marz, l’un de ses joyaux les plus éblouissants. A l’époque, il venait de s’imposer une longue pause loin de la musique, pendant laquelle il avait combattu plus d’un démon intime. C’est en Islande, à Reykjavík, que ce solitaire qui revient de loin a choisi de s’exiler depuis 2011. Désormais débarrassé de ses addictions, il y a trouvé un semblant d’apaisement qui l’aide à combattre sa séropositivité et qui sert aussi son songwriting, toujours plus splendide.
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Un album tous les trois ans ?
Trois ans presque jour pour jour après son précédent album, Grey Tickles, Black Pressure, il fait son grand retour avec Love Is Magic. “J’ai l’impression de fonctionner par cycles de trois ans, analyse-t-il. Je passe environ un an avec un album, pour le sortir et partir en tournée, puis je fais un break d’un an pour me vider la tête, laisser les idées respirer, comme un vin qu’on laisse décanter. Et ensuite je me remets au travail et je prépare un nouvel album pendant encore un an. Ça ne me dérangerait pas de me replonger tout de suite dans un nouveau projet, mais il faut bien que je fasse des concerts d’abord. C’est assez agréable d’aller au contact des gens, après avoir passé tant de temps dans une bulle, à préparer des chansons en autarcie. Mon cœur et mon esprit en ont besoin.”
De longs morceaux aux sonorités électroniques
Avec son titre mi-ironique, mi-premier degré, Love Is Magic a accompagné une période compliquée de sa vie. “Avant d’enregistrer cet album, je me sentais vidé et incertain quant à ce que j’allais faire. La relation avec mon petit ami allait bientôt se terminer. Je ne savais plus qui j’étais, ni ce que je voulais faire. Pendant l’enregistrement, je me suis amusé plus que jamais, mais quand tout a été en boîte, c’était un peu comme un lendemain de fête, quand tout le monde rentre chez soi et qu’on range les décorations. Je me suis retrouvé chez moi, seul, avec mes voisins du dessus qui ont commencé à rénover tout leur appartement, sans prévenir : des mois entiers à entendre des bruits horribles, épuisants.”
Biberonné aux BO de John Carpenter, à Vangelis et au Zoolook de Jean-Michel Jarre, John Grant fait entendre sa passion pour les synthés analogiques sur ce quatrième album soigné. Epaulé par Paul Alexander, qui tenait la basse dans Midlake, il signe de longs morceaux aux sonorités électroniques, parfois introspectifs (Is He Strange, Touch and Go), parfois mordants (Diet Gum, Smug Cunt), toujours portés par sa voix majestueuse, d’une rare élégance même quand elle débite des attaques. Ses sortilèges prennent encore plus d’ampleur sur scène – on attend avec impatience son passage aux Inrocks Festival pour un nouvel envoûtement programmé.
John Grant sera en concert aux Inrocks Festival jeudi 22 novembre en compagnie de Queen Zee, Touts et Fontaines D.C. Il reste encore quelques places.
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