Les chansons merveilleusement limpides de Belges bordelyriques.
Une chanson, sur ce premier album de ces sacrés Belges, s’appelle Roose Sélavy – comme ce pseudo goguenard choisi par Marcel Duchamp. Ça tombe bien : tel Duchamp, Great Mountain Fire fait de l’art avec des objets du quotidien. Sortis de leur contexte, des fragments de mille musiques ailleurs recensées et contenues (de l’afrobeat à la pop lyrique) prennent ici un éclat étonnant. Car si on connaît les pièces détachées de Canopy, leur agencement demeure parfois un mystère : comment des chansons aussi saturées en informations peuvent-elles se révéler aussi limpides ? Comment ce best-of disparate et bordélique de l’indie-pop
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(Vampire Weekend, Talking Heads, Phoenix, Grandaddy, des heures de votre iTunes…) peut-il sonner aussi personnel, cohérent ? Cette SuperGlue miraculeuse qui fait tenir ces chansons ensemble, et au plafond en plus, possède un nom : la pop-music. Un art pauvre et merveilleux que Great Mountain Fire maîtrise avec ce mélange de considération et de désinvolture qu’elle réclame si souvent, mais sans être comblée à ce point – Crooked Head, Late Lights ou Cinderella sont des chansons qui s’attaquent méchamment au moral bas.
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