Après avoir passé les dernières semaines la tête dans le rétro avec les divers tops de fin d’année, jetons désormais un œil sur les trente artistes qui perceront lors des douze mois à venir.
Valerie June
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Après un passage à Memphis, berceau mythique de la musique américaine soulful et un détour par New York, Valerie June a enregistré son album à Nashville avec Dan Auerbach des Black Keys. Retour aux sources blues, folk et soul, façon Alela Diane ou Gillian Welch, avec une nouvelle grande voix d’Amérique, dont l’accent traînant vaut un aller simple pour le bonheur.
www.valeriejune.com/
Angel Haze
Angel Haze rappe vite et méchant. La chanteuse du Michigan offre une alternative caustique et agressive au panache gracieux d’Azealia Banks. Du côté obscur de la force, l’ambiance dépouillée laisse plus de place à l’éloquence. Les rimes fusent comme des missiles et ne ralentissent qu’à l’approche inquiétante de basses rondes et pénétrantes.
www.angelhazemusic.com/
No Ceremony///
Nom mystique et site internet cryptique : on le saura, à Manchester, on aime faire des mystères. Dans l’ombre mais sous l’attention constante des dénicheurs de perles rares, le trio a créé sa propre source de lumière : une pop phosphorescente, floue, fluide, fascinante qui fait froid dans le dos, les veines et les os, mais sait se transformer en machine sensuelle et troublante sur scène.
noceremony.com/
Solomon Grey
Entouré de mystère, Solomon Grey évoque d’entrée le tourbillon TV on the Radio ou la grâce Massive Attack avec sa musique qui semble produite, écrite et arrangée avec la même fièvre, le même élan, la même urgence. Le groupe australoanglais a pris son temps pour apprivoiser le chaos et le sublime : trois ans barricadé en studio. Si tout l’album est à la hauteur du single Firechild (et de sa vidéo), il faudra bien trois ans pour en faire le tour.
www.facebook.com/solomongreymusic/
Disclosure
Petits protégés du label Greco-Roman fondé entre autres par Joe Goddard de Hot Chip, Guy et Howard Lawrence ne dépassent pas les 40 ans à eux deux, mais savent manier les beats comme deux vieux loups de mer de la house. Si les deux frangins de Disclosure ont déjà beaucoup fait parler d’eux cette année avec leurs bombes taillées au couteau, on sait que leur match se jouera l’an prochain. Nos pronostics ? Angleterre : 1 ; plante des pieds : 0.
disclosureofficial.com/
Eddi Front
En anglais, on appelle une couverture de magazine front page. Il ne serait donc pas étonnant d’y retrouver très vite l’Américaine Eddi Front, que tout porte – les chansons et l’aura – vers ces plus hautes fonctions. Un de ses titres s’appelle Gigantic, et il ne ment pas sur le contenu : minimale dans l’exécution mais très impressionnante dans les intentions et la conception, cette chanson révèle déjà une personnalité qu’on va prendre un malin plaisir à suivre.
soundcloud.com/eddifront/
King Krule
On l’imagine très bien occuper ses après-midi à péter des bouteilles de bière sur le parking désert d’un Tesco de banlieue. Du haut de ses 18 ans, Archy Marshall est plutôt de ceux qui s’enferment à double tour pour bricoler des pop songs hors d’âge, une “blue wave” comme il l’a baptisée qu’on rapprocherait d’un Mike Skinner récemment converti au blues. Après une poignée d’EP bluffants, on attend avec impatience son retour en 2013. Si jeune et déjà roi.
kingkrule.com/
Saint Michel
Air, Phoenix ou Étienne de Crécy… Mais enfin, d’où vient cette avance insolente qu’affiche régulièrement la pop de Versailles sur le reste de la France ? Ils ont un lycée expérimental avec option pop music ? Totalement décomplexés par leurs illustres prédécesseurs, les jeunes Saint Michel jouent avec naturel, éloquence, sensualité une pop aussi mathématique qu’onirique, dont les refrains romantiques possèdent déjà le toupet de ceux qui ont assimilé qu’ils n’habitaient pas en France, mais sur terre.
facebook.com/saintmichelmusic/
Palma Violets
Dégaine aristocratique, sourires insolents, son flamboyant et chansons mémorisées dès leur première écoute : les Palma Violets sont bien le chaînon manquant entre Clash et Smiths, Libertines et WU LYF. Soit un glorieux raccourci d’histoire anglaise qui explosera en 2013 – le mythique label Rough Trade les a déjà prudemment recrutés.
www.palmaviolets.co.uk/
Glass Animals
De Massive Attack à Burial, les laboratoires anglais raffolent de ces voix suppliciées : ils leur offrent ce savant mélange de langueur et de terreur, sévices compris. Venus d’Oxford, les quatre garçons de Glass Animals font partie de ces ralentisseurs diaboliques de tempo, de ces incorrigibles dépouilleurs de superflu : même le psychédélisme, musique d’extravagance, se retrouve ici réduit à une esquisse. Et, pour une fois, on n’utilisera pas improprement l’expression “savant fou” : non content de jouer avec nos nerfs au sein de son groupe, le chanteur vient d’achever des études de neurologie.
soundcloud.com/glassanimals/
Jake Bugg
À 18 ans à peine, Jake Bugg a déjà partagé une tournée avec Noel Gallagher et connu la joie de voir son premier album squatter le sommet des charts en Angleterre – en France, le jeune homme attendra début 2013 pour le dévoiler. Polo Lacoste et coupe de cheveux à la Arctic Monkeys, ce jeune gandin de Nottingham relie l’Angleterre des La’s et d’Oasis avec l’Amérique de Dylan et Johnny Cash.
jakebugg.com/
Matthew E. White
Avec sa barbe de dix ans et ses cheveux pleins d’oiseaux, l’Américain Matthew E. White a la bonne tête du folk bucolique. Image d’Épinal qui vole en éclats quand il chante, d’une voix à la fois plaintive et gigantesque, une soul réchauffée dans les meilleurs cuivres, accrochée aux cordes les plus souples. Attention : cette musique, jouée par des diables en soie et en rut, pousse au vice.
www.matthewewhite.com/
Wild Belle
Quelques morceaux sur le net et une poignée de concerts ont suffi à braquer les projecteurs sur Wild Belle. Le duo, composé d’un frère et d’une soeur, vient de Chicago : ils se nomment Natalie et Elliott Bergman et promettent dès aujourd’hui de beaux lendemains qui dansent avec leurs tubes pop collants, groovy et sensuels qui évoquent, en vrac, les Specials, Amy Winehouse, Gorillaz, Lily Allen ou Santigold.
www.wildbelle.com/
XXYYXX
Dans la liste des noms de groupes qu’on ne sait jamais comment prononcer, on connaissait MSTRKRFT, SBTRKT ou MGMT. On peut désormais ajouter celui de XXYYXX alias Marcel Everett. Du haut de ses 16 ans, ce gamin de Floride s’est fait connaître en France via le label Kitsuné. Entre chillwave, dubstep, electro mélancolique et minimale, le jeune Américain s’est fait une place de choix dans le clan des producteurs qui montent. Clpclpclpclp.
xxyyxx.bandcamp.com/
Pégase
Directeur artistique, producteur, leader de Minitel Rose, ingénieur du son et DJ à ses heures perdues, Pégase imbrique tous ses “moi” et émois dans une pop à tiroirs enchantée, rêveuse et habillée de mille clochettes de fées. Une audace et une excentricité qu’il impose également à ses vidéos, toujours troublantes. En 2013, Nantes risque d’être un peu étroit pour contenir un tel songwriter et ses ambitions cosmiques.
www.facebook.com/pegase.fb/
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