La rentrée sera chargée : de grosses machines aux jeunes pousses, on a fait le tour des sorties qui vont marquer l’automne 2013.
ARCADE FIRE
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C’est qui ? Elle remplit désormais des stades : est-il encore utile de présenter la large troupe menée par Will Butler et Régine Chassagne notamment, de préciser que le groupe est Montréalais, qu’il est auteur de trois albums très largement platinés, Funeral en 2004, Neon Bible en 2007 et The Suburbs il y a trois ans ? Non, il n’est pas utile, mais on le fait quand même.
Date de sortie : le 29 octobre, ce sera donc un Scorpion et c’est un premier très bon signe.
Ce qu’on sait déjà : On sait les Montréalais au travail depuis de long mois, plus d’un an. On sait également que le groupe a passé quelque temps dans le studio de James Murphy, ex-LCD Soundsystem, qui n’aurait pas tout à fait « produit » l’album ou une partie de mais aurait servi de consultant, d’aide ponctuelle et d’oreille amie. « Ils sont si bons qu’ils peuvent se produire eux-mêmes, mon rôle a donc varié selon les chansons » avait-il ainsi expliqué au Daily Star. « Je me promène parfois, je fais des suggestions, je joue des instruments, à d’autres moments je ne fais qu’aider pour les arrangements » avait-il ajouté. On sait que le groupe n’a cette fois pas enregistré dans son église habituelle, mise en vente en janvier et menaçant de s’effondrer. On sait enfin que Marcus Gravs, vieux compagnon de route, a également été une nouvelle fois été recruté pour épauler le groupe dans son enregistrement, et que les Canadiens ne souffrent apparemment aucunement d’un manque de souffle ou d’inspiration. « Ils écrivent trop de chansons, ce qui est un problème plutôt positif » avait ainsi expliqué leur manager Scott Rodger à Music Week. « Ils ont environ 35 chansons en stock, de quoi faire deux albums en tout » concluait-il.
Taux d’excitation : entre 99 et 100 % pour les fans transis, variable pour ceux qui attendent de voir si les Canadiens ont conservé leur souffle.
SEBASTIEN TELLIER
C’est qui ? Un monsieur qui a une longue barbe, qui a représenté la France à l’Eurovision, sorti quelques albums dont le dernier My God is Blue en 2012 à l’occasion duquel il est devenu chef spirituel de l’Alliance Bleue mais en fait c’était sans doute pas tout à fait vrai.
Date de sortie : le 14 octobre (ce sera donc une Balance, mais c’est bien aussi).
Ce qu’on sait déjà : My God is Blue était un album fou, ou bizarre, ou raté, selon les avis et les humeurs. Et son auteur n’est jamais véritablement là où on l’attend, ni comment, ni quand. C’est ainsi que, prenant son petit monde par surprise, Sébastien Tellier a annoncé, en plein été, la parution en octobre de son sixième album studio, nommé Confection. Le concept, l’idée, le décorum ? Aucun cette fois, et certains se réjouiront de retrouver un songwriting se suffisant, très largement, à lui-même : la pochette est sobre et le disque est très majoritairement instrumental, très arrangé, musicalement plutôt « classique » malgré quelques étrangetés bienvenues, du moins beaucoup plus proche de L’Incroyable vérité, de la bande-son de Narco ou de Politics que de Sexuality ou My God is Blue. Plus proche de François de Roubaix que de la folie. Et, de ce que l’on a entendu, plutôt très beau.
Taux d’excitation : 82 % car Sébastien Tellier est l’une des plumes les plus fines de France.
MAZZY STAR
C’est qui ? Un sombre et beau couple d’Américains. Ensemble, ils ont sorti trois albums dans les années 90. Depuis : dix-sept ans de silence ému.
Date de sortie : le 24 septembre, quand l’été commence à chuter.
Ce qu’on sait déjà : L’album s’appellera Seasons Of Your Day, comptera de belles participations (comme celle de Colm Ó Cíosóig de My Bloody Valentine), et déjà on imagine l’arrivée des feuilles mortes pour rythmer nos écoutes. On sait aussi que les morceaux Common Burn et Lay Myself Down, qu’on avait découvert en 2011, seront présent sur l’album, tout comme California, premier single lâché il y a peu. Si tout l’album est aussi beau… Ça promet.
Taux d’excitation : 80% pour ceux qui ont patienté toutes ces années sans nouvelles de Mazzy Star, et plus généralement pour ceux qui aiment les balades folk faites pour traverser le vent et s’émouvoir. 20% pour ceux qui découvrent, et pour ceux qui n’ont pas de cœur.
AU REVOIR SIMONE
C’est qui ? Un trio de New-Yorkaises ayant chipé leur nom, il y a dix ans, à une réplique du film Pee-Wee Big Adventure de Tim Burton. Depuis Au Revoir Simone enchaîne les jolis disques dream-pop.
Date de sortie : le 23 septembre, soit un mois pile poil avant le jour de la Saint Simone.
Ce qu’on sait déjà : Que le disque s’intitulera Move In Spectrums, et qu’il sortira sur le label Moshi Moshi. Que les jeunes femmes ont mis deux ans à l’enregistrer et voulaient agencer un album « plus amusant, plus moderne et plus dansant que ses prédécesseurs ». Qu’elles ont pour cela fait appel au producteur Jorge Elbrecht du groupe Violens, connu notamment pour ses collaborations avec Ariel Pink. Que le groupe, enfin, se produira au Nouveau Casino le 18 septembre.
Taux d’excitation : 80% car le premier single en écoute, Somebody Who, laisse deviner un retour groovy et piquant. Quant aux très très très fans, ils pourront aussi retrouver les trois New-Yorkaises, en marge de leur album, sur le nouvel album d’Etienne Daho, Les Chansons de l’Innocence retrouvée. Au Revoir Simone chantera avec le Français sur le titre L’Etrangère.
ANNA CALVI
C’est qui ? Ni une chanteuse de Haute-Corse, ni la petite sœur d’Yves Calvi, mais une diva anglaise (un peu vite qualifiée de) post-PJ Harvey, révélée il y a trois ans avec un premier album éponyme, qui semblait avoir été enregistré dans le Grand Canyon un jour de canicule.
Date de sortie : Le 7 octobre, pour la saint Serge, et pour écouter en regardant un film de Sergio Leone, donc.
Ce qu’on sait déjà : Son deuxième album s’appellera One Breath, et il a été enregistré, comme le premier, en France (au studio Black Box près d’Angers). Mais cette fois-ci, Anna Calvi n’a pas travaillé avec Rob Ellis (collaborateur fétiche et batteur originel de PJ Harvey). C’est l’Américain John Congleton qui a produit l’album, et l’a mixé dans son studio de Dallas. John Congleton a auparavant travaillé avec Shearwater, The Walkmen, Explosions In The Sky, Bill Callahan, Clap Your Hands Say Yeah, Waters et toute une flopée de héros de l’indie-rock américain.
Taux d’excitation : 80 %, parce que One Breath n’est pas du tout une resucée du premier album : exit les guitares western, les vocalises à outrance et l’influence pesante de PJ Harvey. Sans perdre de la tension qui fait son style, Anna Calvi a choisi de donner la place à d’autres arrangements, plus pop et sobres. Et parce qu’on retient forcément son souffle pour un album qui s’appelle One Breath.
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