L’idée, certes attractive, de réunir sous la forme de deux CD (pour le prix d’un) une anthologie du piano enregistré depuis 1926 jusqu’à nos jours est de ces projets grandioses que seule une multinationale du disque peut encore se permettre… A la veille de l’an 2000, entre août 98 et août 99, auront paru 200 […]
L’idée, certes attractive, de réunir sous la forme de deux CD (pour le prix d’un) une anthologie du piano enregistré depuis 1926 jusqu’à nos jours est de ces projets grandioses que seule une multinationale du disque peut encore se permettre… A la veille de l’an 2000, entre août 98 et août 99, auront paru 200 disques regroupant quelque 74 pianistes, dont les enregistrements proviennent d’une trentaine de maisons de disques différentes. Cette collection des « Grands pianistes du XXe siècle », d’un oecuménisme irréprochable puisque le choix des interprètes ne s’arrête pas seulement à ceux du groupe Polygram mais s’étend, avec leur accord, à des labels concurrents, rassemble d’ores et déjà, avec ses vingt premières parutions, une somme pianistique considérable, de Vladimir Horowitz à Martha Argerich, d’Arturo Benedetti Michelangeli à Mikhail Pletnev. Le Canadien Tom Deacon, spécialiste du piano et déjà responsable de plusieurs éditions fameuses, dont celles consacrées aux pianistes Sviatoslav Richter et Alfred Brendel, s’est attelé à cette tâche redoutable du choix des interprètes et du répertoire ; les premières parutions annoncées jusqu’à fin 98 laissent augurer du meilleur. Ainsi, les yeux fermés et les oreilles grandes ouvertes, doit-on se précipiter, si on ne les connaît pas déjà, sur les premiers volumes consacrés à Martha Argerich (un choix impeccable entre Ravel, Concerto en fa, Sonatine, Gaspard de la nuit, Prokofiev, Concerto n° 3, et Bach, Partita n° 2), Alicia de Larrocha (dans les Espagnols Soler, Sonates, Albéniz, Iberia, et Granados, Goyescas), Arthur Rubinstein (à son sommet dans Chopin), Vladimir Horowitz (lumineux et hiératique dans Schumann), Clara Haskil (d’une ferveur élégante dans cinq Concertos de Mozart), Wilhelm Kempff (majestueux dans Brahms), Murray Perahia (d’une clarté légendaire) et Pletnev, fascinant dans Tchaïkovski (2ème Concerto !) et en particulier dans son propre arrangement pianistique de Casse-Noisette. Pour Michelangeli, Dinu Lipatti et Leon Fleisher, la sélection reflète avec fidélité un répertoire varié, tempéré par une sensibilité indépendante, farouche. On attend la suite avec impatience.
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