Contemplatif et minimaliste, ce jeune songwriter folk signe « Point sur la mer », un premier ep qui sent bon l’air iodé.
Bien garni en coquillages mais aussi en sable du Grand Ouest, Cipierre retranscrit, à 24 ans et avec simplicité, des ballades tissées à partir de souvenirs respirés et fantasmés gamin. Enregistré presque entièrement en live, en guitare-voix et sur bandes analogiques, ce premier ep suit les pas de ses idoles (José González, Bob Dylan, Robert Johnson) en conservant “des petites fausses notes ou des accidents” qui en font tout son charme. Sans tomber dans le pastiche folk, Tom Vessier (pour l’état civil) tente de tisser un ouvrage sincère et poétique, fuyant le style littéraire enflammé ou ampoulé : “J’aime bien être direct, et ça donne des images dans la tête comme un bouquin.” Ses textes contemplatifs permettent plusieurs niveaux de lecture, et appellent le plus souvent à la réflexion et au calme intérieur. Et derrière sa métaphore filée de l’océan, il évoque indirectement son enfance et ses envies d’évasion.
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https://www.youtube.com/watch?v=5md2ZxT-hz4&feature=youtu.be
“J’aime bien cette idée qu’avec la poésie et la musique, on n’est jamais seul.”
De cette mise en scène épurée au possible, on devine facilement un amour sans limites pour ses aïeux folk d’Amérique. La country et le blues font également partie de ses plus lointains souvenirs et obsessions musicales. Quant au choix d’écrire en français, il l’a hérité de ses parents, fans de chanson et de variété.
Pour construire son personnage, ce grand aventurier des platines cultive depuis l’adolescence une âme de collectionneur, accumulant des vinyles chinés à prix d’or, et confessant des après-midi passés à chercher “le bon pressage du bon album de Nick Drake”. Autre passion cachée, et prévisible pour cet amoureux du Grand Bleu : les chants de marins et l’ethnomusicologue Alan Lomax.
https://www.youtube.com/watch?v=VFaJWSkuix0
Au fond, pas étonnant que ses ballades soient chantonnées plus que chantées, et proches du storytelling. Elles s’inspirent de ce bagage musical mais aussi de bouquins qui l’ont forgé, de John Fante à Kerouac. Il rend hommage à ce dernier sur le morceau Big Sur, où il chante en refrain : “I’ll never never never be alone”. “J’aime bien cette idée qu’avec la poésie et la musique, on n’est jamais seul.”
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