D’ordinaire purement instrumentale, la drum’n’bass se pare de plus en plus souvent de vocaux. Si 23 contient des morceaux de vrais instruments (basse, sax, guitare), c’est la voix de Cleveland Watkiss qui, en vrai patronne, dompte les boîtes à rythmes et règle la cadence. Dans cette lutte de tous les instants, lorsque les breakbeats affamés […]
D’ordinaire purement instrumentale, la drum’n’bass se pare de plus en plus souvent de vocaux. Si 23 contient des morceaux de vrais instruments (basse, sax, guitare), c’est la voix de Cleveland Watkiss qui, en vrai patronne, dompte les boîtes à rythmes et règle la cadence. Dans cette lutte de tous les instants, lorsque les breakbeats affamés essaient de l’éclipser, Watkiss arrive toujours à prendre le dessus, même tardivement comme dans Pleasure and the pain. Dans d’autres occasions, Days of the sunshine par exemple, il remporte la bataille sans même avoir à lutter. Pourtant, 23 ne constitue pas une tentative d’édulcoration visant à l’avènement d’un chanteur jungle, improbable moyen d’apprivoiser le grand public. Econome, il sait aussi s’effacer. Sur Frost, il se contente de poser quelques vocalises, laissant ses compagnons prendre pour une fois les affaires en main. Loin d’être un vulgaire artifice, l’ajout de la voix transforme, chamboule, séduit. De vraies mélodies, ce que l’on doit bien considérer comme des chansons d’un nouveau type, car rêveuses et énergiques : comme le prétend Project 23, tout cela constitue peut-être la « soul du xxième siècle ».
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