Plus gros vendeur de disques en France en 2013, le Belge bondissant, guidé par une exigence hors normes, est l’incontournable hit de l’année musicale. Le règne de Stromae ne fait que commencer.
Une année formidable
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Je ne réalise pas encore vraiment, il va me falloir du temps. Je suis encore dans la tornade. J’essaie de me préserver un peu, car je me sens déglingué, fatigué. J’ai aussi besoin de voir plus mes proches. Là, je ne les vois plus beaucoup et j’en souffre. J’aurais besoin d’un bon moment de retrouvailles avec eux. C’est vertigineux. Au final, c’est en France que ça a été le plus dingue. J’étais encore un artiste à découvrir, alors qu’en Belgique le projet était plus connu. Vendre plus de disques que Daft Punk en France, je peux te dire que je ne m’y attendais pas, vraiment pas !
Au bon endroit, au bon moment
Je crois que le terrain était déjà là, vraiment, et depuis longtemps. Peut-être que le fait de recycler cette façon rap d’écrire dans un cadre plus “pop” tombe bien, en effet. Ce qui me rend fou, c’est quand j’entends encore dire que le rap est un truc “spé”, qu’il faut expliquer ça aux gens, je ne comprends pas, c’est un discours d’un autre âge.
Un disque sans concession
Je ne voulais pas refaire un disque à 120 bpm comme sur mon premier album, j’avais envie de varier les plaisirs, ne pas m’interdire d’explorer d’autres directions. Et c’est un vraie satisfaction pour moi de l’avoir fait avec des gens comme Thomas Azier ou Orelsan, qui sur le papier sont différents. Mélanger ces gars-là, de la rumba congolaise et Maître Gims, ce n’était pas évident au départ, avouons-le, et ma grande satisfaction, c’est de me dire que mes intuitions n’étaient pas loin d’être les bonnes. Je suis fier que les gens aient adhéré à ça.
Orelsan
C’est la seule personne avec qui j’ai écrit des textes sur l’album. Sur ce disque, je me suis rendu compte que c’était un plaisir d’écrire avec d’autres auteurs. C’est mon manager, Dimitri, qui m’a poussé à essayer. Moi j’avais du mal à m’y résoudre, probablement pour une question d’ego, mais il avait raison. C’est Orelsan qui me débloque sur Carmen, c’est aussi lui qui me décoince sur Ave Cesaria. Je suis vraiment un fan de son travail, et ce qui est sûr, c’est qu’il y a une vraie complémentarité entre nous. Avec Thomas Azier, c’est plutôt sur la musique qu’on s’est entendus : il est comme moi, il bosse seul avec son ordi. Moi je suis très rythmique et lui plus dans la mélodie, dans l’harmonie. On entend ça sur un morceau comme Merci, pour lequel j’ai aussi reçu l’aide d’Aaron, qui travaille sur les claviers avec Woodkid.
La bonne voix
Grâce à la tournée qui a précédé ce deuxième album, j’ai osé davantage, j’ai fait des voix de tête sans penser que je me sentirais aussi à l’aise, je me suis surpris moi-même. J’ai vraiment laissé aller ma voix, et ça m’a ouvert des possiblités.
Le personnage Stromae
Les délires comme au Grand Journal, (le chanteur avait effectué une prestation en se dédoublant en homme et en femme – ndlr), c’est la suite de l’apprentissage. J’ai toujours aimé jouer avec ce personnage de Stromae. Le danger, c’est de toujours vouloir surenchérir et de se retrouver loin de ce qu’on voulait faire au départ. Mon truc en ce moment, c’est vraiment de revenir à des choses simples, de connaître les composantes de mon personnage et ne jamais m’en détacher. Je pense qu’on est obligé de travailler sur l’image en même temps que la musique. Mais il me semble que ça a toujours existé. L’implication, le jeu, c’est obligatoire, le tout dans une sorte de cohérence. Il y a des gens qui détestent ça, qui trouvent que tout est cadenassé. Moi qui suis un grand malade, j’ai besoin que tout soit lié, que les choses ne soient pas faites gratuitement. Les univers que je crée ont toujours des liens entre eux. C’est ça la simplicité dont je parle, trouver le liant sans surenchérir.
Les premiers concerts
La tournée se passe bien. J’ai voulu que tout soit très précis, ce qui m’a un peu éloigné des gens qui venaient me voir. J’ai réagi très vite, parce que je veux tout sauf ça, il faut que ce soit naturel. Tout s’est réglé rapidement et je suis vraiment hyper content. Et c’est parti pour presque un an maintenant !
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