Grâce à des spéculations sonores et des investissements sûrs et vite rentabilisés des remixes pour Tori Amos ou les Rolling Stones, des tubes carrés et rutilants , ce New-Yorkais se trouve dans la situation du riche parvenu qui s’ennuie et, frustré, se rêve artiste. Voulant à la fois jouer au caïd et être reconnu […]
Grâce à des spéculations sonores et des investissements sûrs et vite rentabilisés des remixes pour Tori Amos ou les Rolling Stones, des tubes carrés et rutilants , ce New-Yorkais se trouve dans la situation du riche parvenu qui s’ennuie et, frustré, se rêve artiste. Voulant à la fois jouer au caïd et être reconnu comme un créateur, ce personnage plus complexe que son compte en banque ne le laisse paraître se crée son propre dilemme. Il y a deux ans, il s’était vu roi du hip-hop : empilant les samples comme un escroc, il n’avait pu convaincre que les plus indulgents. Son deuxième album le voit revenir à son terrain de prédilection la dance-music arrogante et sûre d’elle mais pas à des ambitions plus modestes. Paradoxalement, c’est peut-être cet orgueil boursouflé qui rend sa démarche finalement originale. Son opportunisme il est le seul à avoir trempé dans la panade du speed-garage sans y perdre un gramme de réputation ne cachera pas la fêlure inconsciente qui frappe ses rythmes hachés et ses basses grondantes. D’entrée, Mother Earth, pièce montée mystique et gothique, à la fois fascinante et repoussante, ne résoudra pas son problème d’identité. Entre l’ambiance gangster importée tout droit du rap américain le plus caricatural et l’envie de compter pour autre chose que son flair, son coeur balance. Entre le naturel et la pose, il semble incapable de choisir. Sa schizophrénie étonnante éclate donc au grand jour tout au long de 2 future 4 u. Il lui arrive encore souvent de faire primer l’efficacité sur la profondeur notamment sur Boogie monster, monstre de groove décérébré ou sur Necessary evil et son épuisant sample de scie. Moins basique, Aliens montre bien son besoin constant d’esbroufe, le soin clinique qu’il apporte à organiser un boucan irrésistible. Cette grosse baudruche les sombres basses de la jungle greffées sur les rythmiques de la house parvient ainsi à être imposante, impressionnante. Pas très loin, Psychic bounty killers met en forme la house la plus bagarreuse depuis Daft Punk. Van Helden affine même le grain de sa mixture sur You don’t know me, mécanique bien huilée pour un funk enivrant, et surtout sur le magnifique Flowers, entre la pure ballade soul et la pépite inusable sur les pistes de danse. Là, enfin, Van Helden arrive seulement à être à la hauteur de ses ambitions.