Les croquenots cuirassés de crasse, la tignasse en insurrection, les Dragmules arborent la parfaite panoplie de la génération “disenfranchised”, néologisme nouveau-né signifiant peu ou prou “débecté par la société, au niveau qu’elle est injuste”. Ils ont fait leurs classes et remercient CBGB’s, Brownies et le Mercury Lounge, les trois sommets du triangle de l’aliénation tatouée […]
Les croquenots cuirassés de crasse, la tignasse en insurrection, les Dragmules arborent la parfaite panoplie de la génération « disenfranchised », néologisme nouveau-né signifiant peu ou prou « débecté par la société, au niveau qu’elle est injuste ». Ils ont fait leurs classes et remercient CBGB’s, Brownies et le Mercury Lounge, les trois sommets du triangle de l’aliénation tatouée et du piercing à la mode de Manhattan. Polyglottes, ils parlent couramment les dialectes de la Côte Ouest : la torpeur teigneuse d’Idaho, la voix cireuse d’un Mark Lanegan dans le cirage, le courroux cafardeux de Nirvana au bord de la narcolepsie. Chansons intenses, pétries de ressentiment, parfois impressionnantes d’éloquence morose : les Dragmules ont le dégoût disert, la vomissure épique, le cynisme sentencieux (Selling all opinions). Cette hypocondrie monolithique et sans fissure étouffe des mélodies méritantes (Slap yer knee) sacrifiées sur l’autel d’un catastrophisme crispant.
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