1992 : Songs of Freedom

Publiée onze ans après la disparition de Bob Marley, ce coffret de quatre disques propose soixante-dix-huit titres répartis sur les dix-neuf années de la carrière du chanteur. Cette anthologie, qui contient trente morceaux ou mix introuvables, est accompagnée d’un livret riche en photos.

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Disque 1
Judge Not, One Cup of Coffee, Simmer Down, I’m Still Waiting (original), One Love/People Get Ready (original), Put It On (original), Bus Dem Shut (Pyaka), Mellow Mood (original), Bend Down Low (original), Hypocrites (original), Stir It Up (original), Nice Time (original), Thank You Lord (original), Hammer, Caution, Back Out, Soul Shake Down Party, Do It Twice, Soul Rebel (alternate), Sun Is Shining, Don’t Rock My Boat (alternate), Small Axe, Duppy Conqueror (original), Who Is Mr Brown ?

Songs of Freedom s’ouvre sur les deux premiers 45t ska que Marley grave, en 1962, pour le producteur Leslie Kong. La flûte sur Judge Not a des accents mento. One Cup of Coffee est une reprise d’un succès texan de country & western, I ll Just Have Another Cup of Coffee (Then I ll Go) de Claude Gray (1961). Simmer Down a été enregistré pour Studio One. Suivent cinq autres excellentes productions de Coxsone, dont deux en version ska, de titres qui, rénovés dans les années 70, deviendront célèbres : Put It On et un One Love, en medley avec People Get Ready. Notons aussi le sublime slow I’m Still Waiting, joyau soul brut d’un Marley crooner. Waiting in Vain, son tube mondial de 1977, en reprendra le thème à l’identique.
Au fil de 1967, sous le nom de Bob Marley & The Wailers, le trio grave une série de 45t magnifiques dont Bend Down Low, Put It On et Stir It Up, qui seront réenregistrés ultérieurement. Mellow Mood et Bus Dem Shut sombreront dans l’oubli. Seuls les excellents Hypocrites et Nice Time deviendront de grands classiques populaires en Jamaïque. Ces sept joyaux de la période Wail’n Soul’m ne sont disponibles que sur cette anthologie.
Extraits du 33t The Best of The Wailers réalisé pour Leslie Kong, quatre perles dont Soul Shake Down Party ainsi que l’irrésistible Back Out aux harmonies complexes. Plus rapide et nerveux que le rock steady, ces titres inaugurent le style early reggae.
Parallèlement, Bob a retrouvé Lee Scratch Perry, avec qui il avait enregistré un ska (Pussy Galore) chez Studio One. Scratch et le trio poursuivent leur collaboration avec les versions originales de Sun Is Shining, Duppy Conqueror, Soul Rebel ou Don’t Rock the Boat (futur Satisfy My Soul), titres ré-enregistrées au cours des années de gloire. Dans l’éblouissant Duppy Conqueror, co-signé avec Perry, Bob vante ses qualités d’invincible ?conquérant des fantômes, des esprits?. Dans Soul Rebel, il se déclare révolté ?de l’âme?.

Disque 2
Screw Face, Lick Samba, Trench Town Rock (alternate mix), Craven Choke Puppy, Guava Jelly, Acoustic Medley featuring : a) Guava Jelly b) This Train c) Cornerstone d) Comma Comma e) Dewdrops f) Stir It Up g) I’m Hurting Inside, I’m Hurting Inside (alternate 2, alternate mix), High Tide or Low Tide, Slave Driver, No More Trouble, Concrete Jungle, Get Up Stand Up, Rastaman Chant, Burnin’ and Lootin’, Iron Lion Zion (original), Lively Up Yourself, Natty Dread, I Shot the Sheriff (live).

Pour bien des connaisseurs, l’apogée créative des Wailers est atteinte au moment de leur collaboration avec Lee Perry. Mais aussi avec le lancement de leur label Tuff Gong. Livrés à eux-mêmes, ils produisent Lick Samba, Craven Choke Puppy, Guava Jelly? D’autres perles, introuvables ailleurs, enrichissent l’écrin comme le mix complet de Trench Town Rock, premier franc succès de Bob Marley & The Wailers en Jamaïque. Autre raretés, ces maquettes de démonstration à la guitare sèche (Cornerstone, Comma Comma, Dewdrops?) que Bob enregistra une nuit de l’hiver 1971-1972 dans sa chambre de la glaciale banlieue de Stockholm.
Avec Catch a Fire s’ouvre une nouvelle ère. Trois extraits sont inclus ici, des sommets : Slave Driver et Concrete Jungle, qui décrivent avec un lyrisme intuitif les frustrations et espoirs des ghettos ; plus une ballade d’amour inédite d’époque, High Tide or Low Tide. Tiré de l’autre album de 1973, Burnin’, l’hymne révolutionnaire rasta Get Up Stand Up est un classique. Suivent trois titres dont un excellent inédit, Iron Lion Zion enregistré au moment où Bob se sépare de ses compagnons de route, Bunny et Peter Tosh. Après Lively Up Yourself et Natty Dread, deux chefs-d’œuvre tirés de l’album Natty Dread, ce CD s’achève sur un brûlant I Shot the Sheriff extrait de l’album Live! daté de 1975.

Disque 3
No Woman No Cry (live at the Roxy), Who the Cap Fit, Jah Live, Crazy Baldheads, War, Johnny Was, Rat Race, Jammin’ (12?? mix), Waiting in Vain (advert mix), Exodus (12?? mix), Natural Mystic, Three Little Birds (alternate mix), Running Away, Keep on Moving (alternate, London version), Easy Skanking, Is This Love (horn mix), Smile Jamaica (alternate), Time Will Tell.

Le CD commence avec No Woman No Cry enregistré au Roxy de Los Angeles en 1976. Ce concert, l’un des plus bouleversants qu’ait donné Bob, paraîtra intégralement cette année dans une édition Deluxe de Rastaman Vibration. Jammin’, énorme succès mondial, est à l’origine un temps fort de l’album Exodus ? mais la version proposée ici est celle du maxi 45t que complète un long passage dub. Suit une version éditée spécialement pour la radio de Waiting in Vain, que Bob lance à la manière d’un DJ, et un Exodus long de sept minutes et vingt-quatre secondes, celui du maxi 45t. Les autres plages extraites de l’album éponyme ne sont pas inédites. Quant aux extraits de Kaya, ils restent incontournables avec notamment Is This Love, tube de l’été 1978 en France, dans un mix inédit agrémenté de cuivres. Moins convaincante est cette version de Smile Jamaica comparée à celle réalisée avec Lee Scratch Perry. Ce chapitre se referme sur Time Will Tell, où les tambours burrus accompagnent une prophétie au mysticisme sibyllin.

Disque 4
Africa Unite, Survival, One Drop, One Dub, Zimbabwe, So Much Trouble in the World, Ride Natty Ride (12?? mix), Babylon System, Coming In from the Cold (12?? mix), Real Situation, Bad Card, Could You Be Loved (12?? mix), Forever Loving Jah, Rastaman Live Up, Give Thanks and Praise, One Love/People Get Ready (12?? mix), Why Should I, Redemption Song (live in Pittsburg).

Exceptées quatre versions longues, tous les titres de ce disque sont disponibles sur les albums originaux énumérés plus bas, à l’exception d’un superbe inédit enregistré à la fin de la vie de Marley, Why Should I, et d’un Redemption Song particulièrement touchant puisque cet enregistrement est le dernier morceau chanté par Bob lors de son ultime concert, à Pittsburgh en 1980.