Le premier album époustouflant d’un groupe américain grand format.
A contempler les photos de cette jeune république – cinq garçons bien mis et trois filles en beauté –, on songe à cette autre grande kermesse musicale que fut le Belle & Sebastian des premiers émois. On songe aussi, même
s’ils sont largement moins pouilleux, à la caravane vibrionnante d’Arcade Fire. Bonne pioche car, à l’écoute du premier album de ces Bostoniens récemment immigrés à Nashville, on retrouve en ordre dispersé l’écriture farouche et aérienne des premiers comme la puissance racée (et le violon) des seconds. Sur ce single de rêve qu’est Girl from the Northern States, à faire chialer dans son bénitier Stuart Murdoch, ils parviennent même à réussir l’exploit de combiner
les deux dans un même tourbillon. On n’avait plus entendu depuis longtemps
une écriture aussi méticuleuse et leste à la fois – les passages cacophoniques du virtuose Modern Plays –, ni tenu un groupe si distingué dans son toucher des instruments d’orchestre (flûtes, cuivres) et si chaleureusement doté en voix mixtes. Il faudrait même pour ça remonter à une certaine pop eighties des antipodes, celle des Go-Betweens (She Comes and Goes) et surtout des trop vite oubliés Triffids dont on retrouve ici la fougue hautaine (Paper Ships, Blue Skies) et le goût majestueux des mises en scène acoustiques. Quant à leur nom, il est au diapason de ce premier album : l’un des plus classes de l’année.
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