Lorsque Malik Mezzadri évoque le côté “véhicule de transport” de l’une de ses compositions, on peut déjà en conclure que le flûtiste français, également doté d’une voix des plus souples et des plus troublantes, possède beaucoup d’imagination. Entamé il y a plus d’une dizaine d’années, son parcours ne connaît effectivement pas la panne d’inspiration ou […]
Lorsque Malik Mezzadri évoque le côté « véhicule de transport » de l’une de ses compositions, on peut déjà en conclure que le flûtiste français, également doté d’une voix des plus souples et des plus troublantes, possède beaucoup d’imagination. Entamé il y a plus d’une dizaine d’années, son parcours ne connaît effectivement pas la panne d’inspiration ou le surplace. Mieux, il obéit à une trajectoire transversale qui permet à Malik de zigzaguer entre les courants, d’échapper aux filets des genres. Le reggae de Human Spirit et le Groove Gang métis de Julien Lourau, Boulevard de St Germain et le funk électro-psychédélique de Shalark, participations fiévreuses aux concerts de Susheela Raman ou du Cubain Cachaito : il est en fait impossible de relier ces événements par une ligne droite et sèche.
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Succédant à 69-96, tour de force en forme de tour du monde express, le nouvel et double album de son Orchestra ? qui accueille de manière temporaire Coleman ? nourrit ainsi deux ambitions distinctes. Déjà, sur le volume 00-237, il présente un échantillon de son répertoire, savoureux et riche en fragrances. Du swing poétique de Passage à vide au morceau fantôme inspiré par Jean Sébastien Bach, du thème cinématographique de La Boîte au tourbillon cuivré de Nigeria, le Magic Malik Orchestra (avec Denis Guivarc’h au saxophone, Solomon aux claviers, Maxime Zampieri à la batterie et Sarah Murcia à la contrebasse) conçoit un jazz libéré, chaleureux et mélodique qui n’hésite pas à aller s’inspirer ailleurs.
Sur le second volume (XP-1), Malik, toujours accompagné de l’Orchestra, dévoile ses premières tentatives d’échafauder une langue personnelle, cachées derrière le nom de code XP. « J’ai travaillé ma propre approche de l’improvisation et du langage harmonique, mélodique, rythmique. En même temps, je n’ai rien inventé, c’est juste ma manière de regarder des éléments déjà existants. Cela a été un long trajet, il m a fallu du temps pour trouver ma façon de les assimiler et de les restituer. La série des XP fonctionne un peu comme des photos, chacun capte l’ambiance d’un moment donné.«
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