De l’autofiction drolatique, Killoffer ? Oui, mais pas seulement.
Entre BD et art contemporain, le Français Killoffer se maintient en un équilibre incertain et d’autant plus fascinant qu’il manie souvent l’autofiction. Depuis le destroy et inventif 676 apparitions (2002), on sait en effet que le personnage qui lui réussit le mieux, son support narratif fétiche, c’est lui-même.
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Encore plus tourné vers l’égocentrisme désopilant, ce livre réunit dans un beau noir et blanc des chroniques parues dans la revue Le Tigre en alternance avec des illustrations sur le même thème (la panne créative, la colère, l’ébriété, etc.). De délicats exercices de style : des gags existentiels en une page, construits avec précision et une chute parfois déconcertante.
Si Killoffer ne s’épargne jamais, il ne s’agit pas non plus d’un jeu de massacre complaisant dont on serait l’amusé et indifférent voyeur. Car l’autodérision forcenée sert de moteur à des fulgurances poético-philosophiques servies par une griffe virtuose. Plein de pudeur, Killoffer utilise l’humour féroce pour cacher qu’il est, en plus d’un dessinateur rare, un grand penseur. Santé !
Tel qu’en lui-même enfin (L’Association), 108 pages, 32 €
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