En association avec la photographe Axelle Le Dauphin, Virginie Despentes lance sa propre maison baptisée La Légende éditions, spécialisée dans les ouvrages queer et féministes.
L’autrice à succès de l’incontournable King Kong théorie, de la trilogie Vernon Subutex ou encore de Baise-moi, a créé la structure de La Légende éditions en août 2021 en collaboration avec la vidéaste et photographe Axelle Le Dauphin, reconnue pour son documentaire Guru ou encore son travail sur des films tels que Titane ou Bye Bye Blondie (l’adaptation du roman éponyme de Despentes). La maison devrait voir le jour à l’automne 2022.
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L’idée de cette toute nouvelle maison d’édition jaillit d’une volonté d’offrir visibilité et représentation à la culture queer et féministe, menée par la fervente volonté de déconstruire les stéréotypes et de se battre contre le sexisme. Les ouvrages qui y seront publiés seront “en lien avec les enjeux sociétaux de la culture queer, les analyses féministes, l’étude du genre, travaillant à la déconstruction des stéréotypes de genre, et la lutte contre le sexisme”, a confié Virginie Despentes à Livres Hebdo.
La Légende éditions publiera neuf ouvrages par an, en commençant avec Pulp – Golden Years, un hommage au club lesbien mythique de Paris qui a fermé ses portes en 2007. Le livre, vendu à 45 euros, est signé par le tandem, ainsi que Sophie Anquez et La Bourette (Pascal Saint-André).
L’autoédition comme signe de protestation
La naissance de La Légende éditions advient durant une période d’incertitude pour le monde du livre alors que Vincent Bolloré, déjà propriétaire du groupe Editis, menace un racheter et de fusionner le groupe Hachette – duquel dépend Grasset, qui publie les livres de Despentes.
En janvier 2022, Virginie Despentes écrivait dans Libération : “Si Bolloré place un type d’extrême droite à la tête des maisons d’édition qu’il rachète, tout ce qu’on a écrit précédemment appartient à Vincent Bolloré. Et une partie du catalogue peut être effacée par pure idéologie : les études de genre, les essais féministes, antiracistes, la philo… Voir des livres enterrés vivants, c’est une idée insupportable!” La romancière figure également parmi le collectif d’intellectuel·les du mouvement #StopBolloré, destiné à prévenir de la menace que représente une concentration des médias sur la démocratie.
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