[Le monde de demain #13] Tous les jours, un·e artiste ou intellectuel·e nous livre des clés pour se projeter dans le monde que l’on retrouvera au sortir de cette crise sanitaire. Aujourd’hui, l’écrivain Eric Reinhardt revient sur le sentiment d’invulnérabilité qui a longtemps habité les Occidentaux face à l’épidémie. Et s’interroge sur l’opportunité d’une réelle prise de conscience d’un danger écologique “aussi dévastateur qu’imminent”.
Ce que l’irruption du coronavirus presque partout dans le monde nous a révélé, à nous Européens, mais cette remarque est certainement valable aussi pour les Américains, c’est que la catastrophe majeure, c’est que la catastrophe inconcevable est bel et bien possible dans nos réalités, contrairement à ce que nous pensions.
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Les images de guerres et de conflits, de génocides, de cataclysmes effrayants, les images de populations anéanties par la famine, par la misère, par des massacres et obligées de fuir de leurs maisons pour trouver refuge dans des pays étrangers, ces images on les voit à la télévision depuis l’enfance (qu’on soit né en 1945 ou en 2005) mais quelque chose en nous quand on les regarde nous persuade qu’on est définitivement à l’abri de ces périls, que ce qu’on a traversé durant la première moitié du vingtième siècle nous prémunit à jamais d’un retour de la barbarie ou de toute situation hors norme. On conçoit le désastre – ou le danger réel – comme irrévocablement étranger à notre condition d’Européens.
Les drames sont réservés aux autres, par exemple on ne peut pas être migrant, c’est inimaginable, on ne le sera jamais, il n’est pas dans notre nature de l’être – ce qui conditionne pour beaucoup, évidemment, le regard qu’on porte sur eux. Il en va de même pour les catastrophes climatiques, on regarde avec une immense compassion et une sincère tristesse les incendies australiens (les kangourous calcinés), mais on se dit dans le même temps que quelque chose nous en protège, que jamais la Corse ne brûlera comme ça intégralement, c’est impossible.
Idem pour les tsunamis, spécialité exotique non fabriquée par les rivages français, idem pour les incidents nucléaires (les ingénieurs français sont les meilleurs au monde et de surcroît ils croissent sur un sol exempt de faiblesse tellurique, pense-t-on). Bref : rien de vraiment funeste ne peut advenir sur notre territoire ou dans notre espace respirable, quelques crues tout au plus, un éboulement, des canicules.
“Le coronavirus ? Une étrange péripétie lointaine”
Certes, des attentats effroyables nous frappent de loin en loin, comme de brèves et brutales incursions de ce qui est tristement ordinaire sur d’autres terres, mais le retour à la normale ne tarde jamais à nous tranquilliser, l’attentat n’est pas endémique, il est toujours d’une manière ou d’une autre importé, ce n’est pas comme si les Gilets jaunes (par exemple), s’étant organisés en forces armées, s’étaient mis à buter des ministres, transformant notre pays en zone de guerre.
Bien entendu, chez nous, la violence sociale existe, et elle existe de plus en plus, j’y ai consacré suffisamment de pages dans mes romans pour ne pas l’oublier, ni vouloir en aucune façon la minimiser ici (là n’est pas mon propos), mais personne en France ne s’est jamais dit qu’il pouvait survenir sur notre sol un événement quelconque qui nous oblige à devenir de véritables migrants, c’est-à-dire à quitter notre pays pour en trouver un autre qui consente à nous accueillir (toutes classes sociales confondues), donnant aux notions de danger, de violence, de vulnérabilité un relief ou des accents qu’elles n’ont plus eu France depuis la Seconde Guerre mondiale.
Quand le coronavirus est apparu en Chine, et que sont parvenues sur nos écrans ces images de rues irréellement désertes, aussi métaphysiques que les silencieux bâtiments de Giorgio De Chirico, ce n’était encore qu’une étrange péripétie lointaine qui ne pouvait en aucun cas nous concerner autrement que par l’arrêt des importations chinoises et la probable pénurie de composants électroniques et de smartphones. (Je note au passage que le coronavirus, à l’inverse de la rougeole, a le même nom partout dans le monde, comme Apple ou Gucci, comme si son ambition avait été d’emblée planétaire.)
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Et même quand l’Italie a pris la décision de contraindre sa population au confinement, et que les rues de Milan, après celles de Wuhan, se sont vidées à leur tour, on a continué, en France, en Angleterre, en Espagne, aux Pays-Bas, aux Etats-Unis, à ne pas y croire vraiment, comme si les Italiens se rappelaient à nos mémoires comme ce qu’ils n’avaient sans doute dans le fond jamais cessé d’être, un peuple du sud de l’Europe, c’est-à-dire un petit peu moins évolué que nous, et chez qui par conséquent il se passe des trucs que nous ne connaîtrons jamais, Dieu merci.
Oui, aussi incroyable que cela puisse nous paraître aujourd’hui (mesurez la distance que vous avez parcourue depuis ce jour distant de pile trois semaines), on regardait à la télévision les rues vides d’Italie (ce pays que l’on aime tant) sans se dire un seul instant que les tourments de nos voisins pourraient nous concerner bientôt au même degré d’intensité, souvenez-vous de vos sensations d’alors, soyez honnêtes, avouez-le. Comme si la frontière entre la France et l’Italie était vitrée.
Cela me rappelle la frontière administrative (diplomatique, géopolitique) par-delà laquelle le nuage de Tchernobyl ne pouvait pas s’aventurer, nous préservant de toute contamination radioactive. Certes, on se disait que l’épidémie du coronavirus existait bel et bien, que nous étions menacés, mais quelque chose de spécifique à la France (il en est allé de même dans les autres pays) allait faire que bien sûr nous ne serions pas acculés à ces extrémités : mettre à l’arrêt l’économie, fermer cafés et restaurants (fermer cafés et restaurants ??? !!!), forcer les gens à ne plus aller travailler, bien sûr que non. Bien sûr que non.
“L’Italie nous est apparue comme un ailleurs”
On n’est pas dans le tiers-monde, ni au Moyen Âge. Un malheur aussi primitif (une petite-nièce de la peste) ne pouvait pas s’abattre sur nous de cette façon, c’était inconcevable – à tel point qu’Edouard Philippe, qu’une telle vision ne pouvait pas entièrement pénétrer, a tenu, comme on brandit une amulette, à ce qu’aient lieu les élections municipales. L’Italie nous est alors apparue à tous – même à ses amoureux, dont je suis – comme un ailleurs.
Mais pas l’ailleurs habituel des vacances, du Campari, du refuge, de Venise, du Titien, de ma chère ville de Gênes, de la villa Borghèse, de l’évasion : un ailleurs comme le sont habituellement la Syrie, le Kosovo, le Soudan, l’Irak, le Mali, où rien de ce qui se produit de funeste ne pourrait se produire chez nous.
Mais grand Dieu, comment sommes-nous conformés pour qu’on ait pu se dire, il y a trois semaines, que ce qui se passait en Italie et relevant non pas d’un problème politique, mais sanitaire, d’un virus, pouvait ne pas nous concerner exactement de la même façon, avec exactement les mêmes conséquences, donc les mêmes façons de s’en défendre ?
Le 12 mars, sur CNN, Matteo Renzi s’adresse aux Européens pour les enjoindre d’imiter les Italiens (“Please, France, Germany, UK, Spain, we have to absolutely avoid the risk to lose time”, nous dit-il solennellement, les yeux dans les yeux, avec un accent à couper du parmesan, se disent sans doute en souriant beaucoup de téléspectateurs) et personne, dans le fond, ne le prend au sérieux – ce n’est pas tant de la condescendance, ou un ténu sentiment de supériorité, qu’une répulsion bien humaine à admettre qu’un désastre identique nous guettait. Il y avait peut-être aussi le soupçon malsain que l’Italie voudrait nous entraîner dans sa chute, ne pas être la seule en Europe à baisser le rideau, à trébucher.
Et quelques jours plus tard (cette semaine-là, le temps s’est à ce point dilaté que des royaumes entiers d’émotions et de perspectives nouvelles (pour certains : partir vivre à la campagne, du jour au lendemain) pouvaient prendre place dans de minces interstices temporels), et quelques jours plus tard, donc, disais-je, si Macron obéit à Renzi, c’est en laissant entendre que c’est sur la base de constatations réalisées sur notre territoire, et pas parce que c’est la conséquence logique d’un phénomène planétaire que l’Italie aurait embrassé (si je puis dire) avec dix jours d’avance sur nous. D’ailleurs, il nous a fallu du temps pour nous démettre de l’idée que l’épidémie était beaucoup plus grave en Italie qu’en France, désormais nous savons que notre courbe suit scrupuleusement la leur.
A méditer… à méditer très sérieusement… car ce que cette crise du coronavirus peut et doit nous enseigner parle de notre aveuglement face à l’idée même de danger : il est peut-être grand temps de déciller notre conscience du monde, et de l’ouvrir véritablement à la notion de danger, lequel n’est pas qu’un mot brandi par les gentils bien-pensants, ni une façon de parler. Notre civilisation de la haute technologie nous l’avait fait momentanément oublier, mais le danger, de quelque nature qu’il soit, n’a pas cessé d’exister : pour ce qui nous concerne, il sommeillait.
“Nous sommes une population aisément décimable”
Maintenant que nous sommes dans la catastrophe (qui aurait pu être pire, imaginons un instant que la nature ait inventé un virus massivement mortel), on peut se dire que le concept de catastrophe n’avait donc pas miraculeusement disparu de nos sociétés, bien qu’on l’eût cru obsolète : nous ne sommes donc pas sortis de l’Histoire des Hommes et de son immémorial cortège de meurtrières calamités, on est humains et simplement humains, on n’est collectivement ni abstraits ni immatériels ni des concepts ni des posts Instagram, mais une population aisément décimable, fragile, pas sous cloche, ni protégée par une quelconque impunité inconsciente que nous aurait accordée notre sentiment d’être en sécurité, ou d’avoir les choses sous contrôle.
Il en va de même, bien sûr, et peut-être surtout, pour les Américains. Je dis surtout car Donald Trump a refusé de ratifier le traité de la COP 21. Le 30 mars, je le voyais à la télévision filmé dans divers endroits et je l’ai trouvé méconnaissable, il n’est plus que l’ombre de lui-même, il a l’air réellement à la ramasse, on le sent profondément, authentiquement atteint, désorienté, désarmé, impuissant. Perdu. Comme un enfant que sa maman aurait fait remonter du jardin, où il jouait, pour aller se laver les mains à la cuisine avant que d’y dîner (du chou-fleur au menu) – et qui à force de trépigner, se serait fait secouer.
Trump, je crois, est secoué. Il ne sait plus où il habite. Trump, la réalité où il “excelle” (faire du fric, triompher, avancer, aller vite), la réalité où il est chez lui, rapide, cynique, déterminé, sans-gêne, arrogant, sûr de lui, violent, impulsif, désinvolte, cinglant, provocateur, cette réalité vient de lui être brusquement retirée et il en est littéralement assommé. Le body langage trumpien nous le montre d’une façon éclatante, il a pris quinze ans en une semaine, ses épaules sont voûtées, il marche comme s’il pesait une tonne, son visage est complètement éteint, il est KO debout.
“Un triple axel sur une patioire de ciment”
La réalité sanitaire qu’il a sous les yeux, et avec laquelle il ne peut plus jouer au jeu de l’ultra libéralisme économique (une sorte de blackjack hyper marrant), il ne sait pas s’en servir, il est comme un patineur artistique qui se retrouverait à devoir faire un triple axel sur une patinoire en ciment : il est là à marcher comme un pingouin chaussé de ses patins à glace de winner de la mondialisation face aux tribunes emplies de médecins, d’infirmières, d’experts en virologie, mais aussi de caissières, de livreurs, de postières et de postiers, qui désormais sont ceux qui font tourner le pays.
Donald Trump le sait pertinemment, au fond de lui-même : en ces circonstances particulières, certainement amenées à perdurer, voire à façonner une nouvelle réalité transitoire (qui pourrait être le socle d’une nouvelle réalité à venir), il n’a pas la solution, il ne sert à rien, il est dépassé par les événements, il ne peut que s’en remettre aux spécialistes (qu’il méprise et qui le méprisent copieusement) – et pendant ce temps il s’ennuie, il se délite lentement, comme un enfant à qui on a retiré son circuit électrique.
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Bon, quand vous lirez ces lignes, il aura peut-être repris du poil de la bête, mais le mal est fait, il s’est pris une balle dans l’aile là, c’est indubitable. Si bien que cette image de Trump avec sa balle dans l’aile que ma mémoire a capturée hier soir à la télévision ne me quitte plus, elle est pour moi le symbole de l’opportunité qu’il y a à s’appuyer sur cette glaçante résurgence de la notion de danger dans la conscience planétaire pour promulguer, pour édicter (je ne sais pas quels termes employer) des mesures – tout aussi planétaires – en faveur de la survie du genre humain : mesures en faveur du climat, d’une régulation du capitalisme financier et de la mondialisation effrénée.
Je ne dis pas que coronavirus et menace climatique sont liées (évidemment) : je dis juste que cette expérience de la peur que nous traversons, expérience étonnante, susceptible de dessiller nos consciences, de faire bouger des choses en nous, peut nous aider à nous pénétrer comme jamais auparavant de la véracité des propos de ceux qui nous prédisent un danger climatique aussi dévastateur qu’imminent.
“Prendre conscience de l’urgence par toutes les fibres de son corps”
De même qu’on avait du mal à admettre la réalité de l’épidémie du coronavirus alors même qu’elle était en train de contaminer l’Italie, de même, la perspective de flux migratoires colossaux fondant sur l’Europe à cause du réchauffement climatique (pour ne prendre qu’un seul exemple), on n’y croit pas dans le fond – on écoute, on entend, on ne s’oppose pas à cette prédiction, mais on ne la conçoit pas, elle est juste inimaginable, on la sent encore lointaine, et peut-être fallait-il quelque chose comme la conflagration planétaire du coronavirus pour nous faire entendre que si, l’inimaginable reste toujours imaginable – et toujours plus proche qu’on ne le croit – sur cette bonne vieille planète.
Car c’est une chose d’intellectualiser le danger, d’en être conscient, d’approuver sur le papier voire d’appliquer vaguement les mesures prescrites par les experts pour réduire l’émission des gaz à effet de serre, c’en est une autre de prendre conscience de cette urgence par toutes les fibres de son corps, à la faveur d’un épisode (la crise du coronavirus) qui nous démontre que l’on n’est pas grand-chose face à la nature quand celle-ci se met à nous menacer, rendant terriblement crédibles les alertes de ceux qui nous annoncent des répercussions climatiques aussi dramatiques mais surtout aussi concrètes, tangibles, partout dans le monde, y compris sous nos cloches de cristal, que l’est cette invraisemblable obligation qui nous est faite, en 2020, en France, de rester cloîtrés chez nous pour nous défendre d’une maladie, exactement comme au Moyen Âge… Un illuminé aurait annoncé l’année dernière que le 30 mars 2020, environ 2,63 milliards de personnes seraient contraintes de rester cloîtrées chez elles, on lui aurait ri au nez.
De ce point de vue, maintenant qu’il s’accorde si bien à ce que nous sommes en train de traverser, le visage strident et intranquille de Greta Thunbergne paraîtra peut-être plus aussi risible et excessif à ses nombreux détracteurs. Personne ne peut plus dénier à ce petit visage révolté la clairvoyance de s’être mis en colère face au scepticisme, à l’indifférence, à l’irresponsabilité de la majorité des habitants de cette planète face à la souveraineté de la nature : ce visage-hurlement est à opposer à celui, défait, vaincu, qu’arbore Trump actuellement, comme si une victoire venait d’être emportée par les lanceurs d’alerte “bien pensants”, “hystériques” et “infantiles” contre les cyniques, les narquois, les dominants, les profiteurs sexistes, hautains et méprisants.
Alors, ce qu’il faut faire, je crois, car cette balle dans l’aile de Trump est une aubaine, c’est ne pas renouveler l’erreur que nous avons commise en 2008 en laissant connement filer l’occasion qui nous était offerte de mettre au pas la finance internationale (au chevet de laquelle la puissance publique s’était portée, pour la secourir), lui permettant, par on ne sait quel tour de passe-passe dont la subtile célérité nous a échappé, de renaître de ses cendres plus vorace et vigoureuse encore, avant de nous précipiter, incorrigible, dès 2011, dans la crise des dettes souveraines, qui a failli nous être fatale elle aussi.
“Nous ne sommes coupables de laxisme que par incrédulité”
Je pense que beaucoup de gens auront compris, après cette vaste épidémie du coronavirus, que lorsque l’on parle de danger écologique (ou de danger systémique, lié aux dérives de la finance internationale), ce n’est pas métaphorique : on parle d’un danger réel, susceptible de nous affecter directement, frontalement, de multiples façons : on n’est en rien protégés, l’humain n’a pas de vraie carapace.
Ce que fait aussi remonter à la surface de notre conscience cet épisode, et d’une façon lumineuse, à la manière d’un révélateur chimique, c’est que par-delà nos différences, par-delà les inégalités, par-delà les méridiens qui nous séparent, nous vivons, d’un bout à l’autre de la planète, dans une seule et même réalité, et cette réalité s’appelle la Terre : si un virus se propage, il se propage, et sa propagation fait le tour du monde, et nous rend visualisable et manifeste que les gaz à effets de serre, le réchauffement climatique, les particules fines, la fonte des glaces, nous concernent tous de la même façon (et d’une façon encore aggravée dans les pays pauvres), que ce n’est pas une question de politique, de rapport de force, d’idéologie. Trump a beau bouder depuis deux jours, le coronavirus n’en recule pas pour autant.
Il fallait peut-être un électrochoc de cette nature, un confinement de plusieurs semaines voire de plusieurs mois, accompagné de retombées funestes de tous ordres (économiques, sociales, sociétales, etc.), autrement dit une expérience inédite et marquante, bouleversante, inattendue, absurde au regard de nos existences sophistiquées, une expérience possiblement enrichissante, au débouché encore incertain, pour que la prise de conscience de l’urgence climatique (et de l’urgence de la régulation financière) se traduise par des décisions aussi radicales (et à ce jour complètement illusoires, alors même qu’indispensables) que de s’obliger à ne prendre l’avion qu’une fois par an (pour ne prendre qu’un seul exemple), ce qui, après cette expérience invraisemblable du confinement, nous paraîtra peut-être un peu moins extravagant qu’il y a encore trois semaines.
La plupart d’entre nous ne sommes coupables de laxisme que par incrédulité – et c’est notre incrédulité, à l’exemple de l’aile de Trump, qui vient d’en prendre un sacré coup, tant mieux.
“Ensemble, nous décidons que la Terre est un seul et petit jardin”, disait déjà Gilles Clément à la toute fin du siècle dernier.
Cette phrase n’a rien perdu de sa clarté.
Nous n’avons pas l’éternité devant nous.
Eric Reinhardt
Retrouvez les précédents épisodes de la série :
>> Episode 9 : Le monde de demain, selon Simon Liberati
>> Episode 10 : Le monde de demain, selon Bernard Lahire
>> Episode 11 : Le monde de demain, selon Jakuta Alikavazovic
>> Episode 12 : Le monde de demain, selon Mathilde Monnier
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