Ex-actrice chez John Waters, Cookie Mueller travestit sa vie underground en quinze nouvelles hilarantes.
Cookie Mueller, née en 1949 à Baltimore et morte du sida en 1989 à New York, est connue des admirateurs des premiers films de John Waters, notamment Pink Flamingos (1972) où, au côté de l’écrasante Divine, la miss impose son brushing explosé.
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On savait moins que Cookie, surnommée par ses proches “Unsafe”, était aussi une écrivaine de talent, chroniqueuse de sa vie compactée en quinze nouvelles dont le titre générique dit tout du fracas qui l’a fait carburer : Traversée en eau claire dans une piscine peinte en noir.
A hurler de rire
Une enfance “où il n’y avait rien à l’horizon, mis à part un séminaire et un asile d’aliénés”. Une adolescence précoce avec un certain Jack, “sexy dans son genre comme certaines photographies de Proust sur son lit de mort”. Une maturité qui tangue entre communauté hippie sous coke “où on parle jusqu’à l’aube de l’imminente apocalypse”, et petits boulots (gogo danseuse, actrice, égérie…) pour payer ses doses. Beaucoup d’existences pour un seul destin.
C’est parfois sinistre (viol, défonce, HP), c’est toujours à hurler de rire. A propos de ses vêtements “expérimentaux” : “Le genre de fringues qui fusionnent avec les sièges de voiture en skaï les jours de canicule.” A lire Cookie Mueller, grande brûlée du rêve américain, on a l’impression d’écouter du Janis Joplin : rauque, défoncée, poétique.
Traversée en eau claire dans une piscine peinte en noir (Finitude), traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Romaric Vinet-Kammerer, 192 pages, 17 €
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