Une vision tragicomique de l’autisme pour un album étonnant et intime.
Ted ne supporte pas les bulles de savon dans la cuvette des toilettes ou qu’on occupe “sa” place dans le métro. Chaque jour de la semaine, il commande la même chose au fast-food proche de la bibliothèque où il travaille – il connaît par cœur rayons et classements.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Grand échalas aux membres élastiques, il reproduit avec énergie sa routine jusqu’à ce que survienne le bug : suite à un métro en travaux, son itinéraire est chamboulé…
S’inspirant librement de son frère diagnostiqué Asperger, Emilie Gleason a choisi le registre tragicomique pour évoquer l’autisme. Mené avec célérité, le début de son récit prend ainsi une forme proche du délire, qu’accentuent les couleurs acidulées et le graphisme cartoonesque.
C’est d’abord par le rire que l’auteure parvient à nous immerger dans l’univers de Ted, à nous sensibiliser à ses handicaps. Plus dure et émouvante, la deuxième partie de cet album étonnant montre son héros parmi sa famille puis en institution. Le sourire se fige mais le dessin ne perd pas son dynamisme, et la démarche d’Emilie Gleason apparaît lumineuse malgré la noirceur.
Ted, drôle de coco (Editions Atrabile), 128 p., 17 €
{"type":"Banniere-Basse"}