Le récit de la dépression d’une femme brésilienne. Fort et subtil.
Rosângela a tout pour être heureuse. Dentiste, elle habite dans les beaux quartiers de Niteroi, de l’autre côté de la baie de Rio, avec un mari qui l’adore et des enfants sans problèmes. Mais elle éprouve une terrible jalousie pour sa cousine dont la vie est beaucoup plus chaotique et qui, pourtant, semble radieuse. Cette obsession la rend d’autant plus consciente d’être prisonnière d’une vie trop parfaite et sans imprévu. Et Rosângela s’enfonce dans la dépression, adoptant des comportements de plus en plus imprévisibles.
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Avec Talc de verre, le Brésilien Marcello Quintanilha, prix du polar à Angoulême cette année pour Tungstène, change de registre mais conserve le même talent narratif. Grâce à son dessin juste et sans outrance, on lit sur le visage de son héroïne sa souffrance, son glissement dans la neurasthénie.
Faisant preuve d’une grande subtilité psychologique, il ne donne jamais d’explications inutiles, préférant utiliser une voix off lancinante pour montrer comment Rosângela ressasse à longueur de journée, sombrant presque dans la folie. Malheureusement, une chute trop prévisible ternit quelque peu le récit.
Talc de verre de Marcello Quintanilha (Çà et Là), traduit du portugais par Marie Zeni et Christine Zonzon, 160 pages, 18 €
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