Dix-sept grands noms de la littérature écrivent leur révolte face aux drames vécus par les migrant·es dans un livre caritatif.
Un livre de poche dont les bénéfices iront à l’association SOS Méditerranée, et dans lequel auteurs et autrices témoignent de leur préoccupation au sujet du sort réservé aux migrant·es. Ce recueil de textes inédits pourrait se résumer à un exercice plein de bonne volonté mais un peu vain. Pourtant, le fait que romanciers et romancières acceptent de participer à un travail collectif interpelle. Et il arrive qu’une commande engendre des textes exceptionnels : ce recueil contient quelques pépites.
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Bribes de vie
En avant-propos, Jean-Marie Laclavetine dénonce la politique européenne concernant les flux migratoires. Et les auteur·trices ont presque tous et toutes opté pour des textes de non-fiction. Souvent, une rencontre avec un·e migrant·e ou un·e sauveteur·euse en est le centre. Marie Darrieussecq parle de personnes qui fréquentent l’atelier d’écriture qu’elle anime. Après leur journée de travail, ils et elles viennent étudier le français et confient des petits bouts de leurs existences.
Beaucoup d’auteur·trices adoptent une posture en retrait, devenant des porte‑voix de migrant·es aux périples terrifiants. Ainsi Leïla Slimani s’efface derrière le récit d’un auteur africain exilé ; Jakuta Alikavazovic livre un texte intime, où elle rappelle avec pudeur quelques évidences : “Parfois une tombe est un luxe.” Et il faut lire le texte stupéfiant de Marie NDiaye sur son père.
SOS Méditerranée – Les écrivains s’engagent (Folio), 240 p., 6 €. En librairie le 3 novembre.
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