Ce thriller violent va loin dans la perversité mais fascine par son ambiguïté.
Il suffit d’avoir devant ses yeux la couverture, avec un individu au visage caché par un intimidant masque sado-maso, pour ressentir un début de malaise. Avec le très froid Slasher, l’auteur de The End of the Fucking World suit à nouveau une histoire d’amour fortement toxique, existant cette fois-ci à distance. Mais il va encore plus loin dans l’ambiguïté et la violence.
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Inspection de la psyché américaine
D’un côté du smartphone, on trouve Joshua, jeune homme au corps maladif et fan d’automutilation, de l’autre il y a Christine, fétichiste carnivore prenant son plaisir à tuer. Avec son style tranchant comme un scalpel et son découpage clinique contrebalancés par des couleurs innocentes, Charles Forsman inspecte une partie de la psyché américaine dans ce thriller qui remue – il faut s’accrocher devant certaines scènes gore – mais renverse aussi les certitudes.
On peut ainsi ressentir un frisson d’empathie pour Christine – harcelée au travail, prise à partie par sa veuve de mère – avant de prendre conscience des aspects monstrueux de sa personnalité morbide. Pire, Slasher, BD dérangeante, transgressive et, en définitive, fascinante, reste jusqu’au bout une histoire d’amour.
Slasher L’Employé du Moi, 128 p., 18 €, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Thomas Keukens
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