Un étonnant hommage tragicomique à Shakespeare, dont il est malgré lui le dialoguiste.
“Mon ami, pour l’amour du Christ, garde-toi / de gratter la poussière enfouie ici (…), maudit soit celui qui touche à mes os.” Depuis la mort de Shakespeare en 1616, l’épitaphe sur son tombeau exhorte les curieux à laisser tranquille sa dépouille. C’est ce dont vient s’assurer Kathleen Larch, spécialiste du dramaturge, alors que des travaux sont en cours près de sa sépulture. Hélas, son chien Roméo brise le tabou et déclenche l’Apocalypse selon Shakespeare.
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A partir de cette idée astucieuse, Astrid Defrance et Jules Stromboni ont imaginé une fable burlesque qui finit par entrer en résonance avec nos questionnements récents. Leur pièce de théâtre graphique se déroulant à l’échelle du monde compte ainsi comme personnages un PDG de multinationale, un chauffeur de taxi ou les membres d’une communauté alternative. Et tous parlent le Shakespeare !
Exercice virtuose de montage, Shakespeare World pioche ses répliques parmi les textes de l’auteur anglais. Etourdissant pour les spécialistes comme pour les néophytes, cet hommage donne une bande dessinée tragicomique rendue encore plus enlevée par le coup de crayon, toujours dynamique, de Jules Stromboni.
Shakespeare World de Jules Stromboni et Astrid Defrance (Casterman), 200 p., 24,95 €. Disponible en version numérique, 15,99 €
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