Attentif au rythme du récit, Peter Kuper réalise une BD où son savoir-faire narratif explore les tourments de la vie.
Samantha et George, trentenaires new-yorkais, partent un an au Mexique pour se ressourcer. Elle, enseignante en congé sabbatique, veut écrire un livre. Lui, entomologiste fraîchement licencié, veut se remettre à peindre. Elle veut un enfant, lui pas.
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Pour mieux décrire comment ce couple se désagrège et se remet en question, Peter Kuper insère dans le récit des flash-backs sur un drame qu’a vécu Samantha, des éléments du livre qu’elle est en train d’écrire et des pages sur l’histoire du Mexique, des Aztèques aux grèves d’enseignants violemment réprimées de 2006 – dans lesquelles George et Samantha se retrouvent pris.
Symbolisant la métamorphose et la transformation à travers les aléas de la route, la migration d’un papillon monarque entre le Canada et le Mexique donne lieu à de belles pages muettes, qui questionnent aussi la mondialisation et l’environnement. Le savoir-faire narratif de Peter Kuper, sa maîtrise des couleurs, l’attention qu’il porte aux personnages secondaires font de Ruines un récit subtil, rythmé et particulièrement émouvant sur les tournants et les tourments de la vie.
Ruines (Çà et Là), traduit de l’anglais (Etats-Unis) par François Peneaud, 330 pages, 28 €
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